Journalistes haïtiens et dominicains s'engagent pour la paix entre les deux peuples
Port-au-Prince, 10 mai 2015- (AHP)-Plus de 20 journalistes haïtiens et dominicains ont tenu cette fin de semaine à Port-au-Prince, une importante rencontre visant le renforcement des liens entre collègues et une contribution médiatique à la bonne convivialité entre les deux peuples.
L’initiative venue de la partie dominicaine a été bien accueillie côté haïtien, suite au constat de la dégradation des rapports haïtiano-dominicains avec la remontée de l’anti-haïtianisme dans la foulée de l’arrêt 168/13 du Tribunal Constitutionnel dominicain de septembre 2013 et les violents incidents qui ont marqué l’actualité binationale durant le mois de février 2015, dont la pendaison d'un jeune haïtien à Santiago de Los Caballeros et l'incendie d'un drapeau dominicain à Port-au-Prince.
Les délégations des deux pays étaient formées de journalistes seniors et de jeunes travailleurs de la presse dont des directeurs de médias et responsables d’associations du secteur médiatique. Entre autres, Venel Remarais, Président de l’Association des Medias Indépendants Haïtiens (AMIH) et Hérold Jean François, président de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH).
Parmi les journalistes dominicains, Juan Bolivar Diaz et Amelia Deschamps, deux des quatre qui ont été récemment accusés par des groupes ultra-nationalistes de « traitres à la patrie » en raison de leur position sur la question migratoire, notamment le droit à la nationalité des Dominicains d’origine haïtienne.
A également participé à la rencontre le journaliste bien connu Jean Michel Caroit, correspondant de Le Monde, qui réside en terre voisine.
Les participants ont admis que depuis les années 80 des efforts sont consentis pour un rapprochement entre les journalistes de l’île. Certaines initiatives n’ont pas fait long feu, mais d’autres ont porté leurs fruits dont la signature d’un accord entre Alter Presse et Espacio de comunicacion Insular en février 2007 pour une meilleure articulation de la diffusion de l’information insulaire.
La présente démarche vise à mettre sur pied des mécanismes plus larges et systématiques, en vue de contribuer à une meilleure connaissance réciproque de la réalité haïtiano-dominicaine et contrecarrer les manipulations qui tendent à créer une ambiance de confrontation entre les deux pays, selon la déclaration conjointe signée par les participants.
Une commission binationale a été créée avec pour mandat d’assurer le suivi des propositions retenues dont une prochaine session de travail, dans la capitale dominicaine.
En marge de l’activité, le uuotidien haïtien Le Nouvelliste a signé un accord avec le quotidien et agence multimedia Acento.com.
Par ailleurs, une chaine de télévision dominicaine établira bientôt un bureau à Port-au-Prince.
Cette première rencontre a reçu le support de chefs d’entreprises haïtiens et dominicains membres de l’« Initiative Quisqueya ».
De même, deux acteurs de la société civile ont été choisis comme témoins et possibles contributeurs à travers leurs ONG. Ce sont Suzy Castor, Directrice de la CRESFED et Edwin Paraison, Directeur exécutif de la Fondation Zile.
La coordination locale a été assurée par le journaliste Ives Marie Chanel, président de la Mediacom appuyée par Goston Pierre de Alter Presse/Media Alternatif.
Ramon Colombo et Fausto Rosario ont été les responsables pour la partie dominicaine.
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Jeudi, Pedro Medrano, le Coordinateur de la lutte contre le choléra en Haïti a révélé une nette augmentation des cas de choléra en Haïti, qui menace de remettre en cause les progrès accomplis ces dernières années dans la lutte contre la maladie « Malheureusement, par manque de fonds et à cause de la saison des pluies, nous sommes passés dans les six derniers mois de 1,000 nouveaux cas par mois à près de 1,000 cas par semaine, soit un total de 11,721 cas pour 113 décès recensés du 1er janvier au 28 mars 2015, » soulignant qu’avec le début de la saison pluvieuses en juin, le nombre des cas risques de s’accélérer, rappelant que de nombreuses ONG partenaires de l'ONU ont quitté le pays par manque de fonds et que le nombre de centres de traitement est passé de 250 en 2011 à 159 en 2014.
Il prédit plus de 50,000 nouveaux cas en 2015, alors que le nombre avait chuté de 60,000 en 2013 à 28,000 en 2014, son plus bas niveau depuis le début de l'épidémie en 2010.
M. Medrano déplore que pour la communauté des donateurs, ce n'est plus une priorité après quatre ans de lutte contre l’épidémie, insistant qu’il s’agit toujours d’une urgence, évoquant le risque d'une propagation à des pays voisins comme Cuba ou la République dominicaine...
Rappelons que l’ONU a lancé un programme de 2,2 milliards de dollars sur dix ans pour améliorer les infrastructures sanitaires du pays, mais les fonds manquent entretemps pour traiter les malades et prévenir de nouveaux cas. L’ONU veut vacciner 300,000 personnes cette année en Haïti, mais il lui manque encore 1,9 million de dollars. Au total, l'ONU a encore besoin de 36,5 millions de dollars en 2015, pour lutter contre l’épidémie en Haïti.
Cornelia Walther, la Cheffe de la communication de l'UNICEF en Haïti a indiqué que près d'un enfant sur deux de moins de cinq ans, souffrirait de malnutrition dans le pays. Précisant que les raisons pour lesquelles les enfants souffraient de malnutrition, vont de la pauvreté à la maladie en passant par des pratiques d'alimentation inadéquates, soulignant « Si un enfant ne reçoit pas suffisamment d'éléments nutritifs pendant les 1,000 premiers jours, le cerveau et le corps ne vont jamais se développer pleinement, ce qui aura des conséquences sur les performances à l'école et plus tard sur leurs capacités à générer des revenus », ce qui a un impact considérable sur le Produit Intérieur Brut (PIB)
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"Mais il ne faut pas donner ces milliards au gouvernement: il va tout garder pour lui et nous, les malheureux, on n'aura rien comme d'habitude. Je veux que la France vienne construire des maisons pour nous, investisse tout cet argent dans des usines pour qu'on ait du travail", a-t-il ajouté, relayant les accusations de corruption formulées par les détracteurs de Michel Martelly.
François Hollande a effectué, par ailleurs, une visite accompagné de Michel Martelly au musée du Panthéon national haïtien.
Afin de renforcer les échanges économiques entre les deux pays, les chefs d'Etat devaient signer plusieurs accords dont l'un permettra au pays des Caraïbes d'exporter sa production de bananes bio vers le marché européen.
Preuve de la coopération humanitaire internationale à long terme, le chantier de reconstruction de l'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti (HUEH) sera une étape majeure de la visite officielle. Le 12 janvier 2010, plus de la moitié du plus grand centre hospitalier d'Haïti a été détruite par le très fort séisme, 7.0 sur l'échelle de Richter, responsable de la mort de plus de 230.000 personnes en Haïti. La France et les Etats-Unis s'étaient engagés, suite à la catastrophe, à reconstruire l'établissement.
La venue en Haïti de François Hollande intervient à l'entrée du pays en campagne électorale. A cause d'une crise politique profonde entre Michel Martelly et l'opposition, aucune élection n'a pu être organisée depuis plus de trois ans. Et cet important retard a provoqué, l'arrêt complet du travail parlementaire il y a plus de quatre mois.
Mardi, lors d'une conférence de presse conjointe du Président de la République française, François Hollande, et du président d'Haïti, Michel Martelly, un journaliste a posé cette question « Monsieur le Président vous venez d'annoncer un véritable programme d'aide à la scolarisation savez-vous en chiffrer la valeur ? Je vous pose la question parce qu'on a pu constater dans les rues de Port-au-Prince une certaine colère, le concept de dette morale que vous avez évoquéne satisfait pas. Les gens considère qu'il s'agit d'une dette financière que la France doit à Haïti. »
Président F. Hollande : « [...] vous savez que la France parle de reconnaissance et fait acte de reconnaissance, ce que nous avons encore fait à Pointe-à-Pitre au Mémorial [...] la France doit faire son devoir par rapport à ce qu’est l'avenir et comment évaluer ce qui s'est produit dans le passé ? C'est Aimé Césaire qui disait “ l'irréparable ne peut pas être réparé ”. Donc, ma reconnaissance, mon regard sur l'histoire, ma volonté d'être aux côté du peuple haïtien à qui j’exprime la solidarité du peuple français, c'est d'apporter des moyens pour que la scolarisation puisse être autant qu’il sera possible gratuite et obligatoire, parce que c'est la volonté du Président Martelly. La France elle est à l'écoute de ce qui lui est demandé par les autorités du pays.
Alors sur les moyens nous avons fait en sorte que l'Agence Française de Développement a aujourd'hui comme niveau d'encours, de prêt, d'actions, 130 millions d'Euros.
Aujourd'hui ce que nous allons mettre en place à travers un projet pour l'école, qui sera une première et qui s'inscrit dans les actions de l'AFD, c'est à peu près 50 millions d'Euros sur une période qui ne sera pas d'une année, vous l'imaginer bien, et qui s'écoulera sur un programme pluriannuelle dont nous allons définir le rythme et vous en connaissez l'ampleur [...]»
Suite à la réponse de François Hollande, le Président Michel Martelly est intervenu sur ce sujet sensible « Président, j'aimerais intervenir relativement à la première question qui vous a été posée, en ce qui à trait à mettre un chiffre sur la dette. Moi je dirais que souvent, Haïti a été perçu comme un pays où l'État n'a pas la capacité de gérer des fonds importants, donc la position que vous avez identifié peut être, c'est une position juste, parce que différent groupe on le droit de voir différemment mais le leadership aujourd'hui haïtien au lieu de permettre que des gens se battent pour faire de l'argent, préfère s'attirer des services qui pourront de manières concrètes servir la population.
Que la France permette que des générations d'haïtiens se forment dans un pays où 70% de cette population est au chômage, où 85% des écoles étaient privées jusqu'à mon arrivé au pouvoir, qu’aujourd'hui la France permette à la quasi totalité des haïtiens d'avoir accès à l'éducation ça vaut beaucoup plus que n’importe quel chiffre que l’on mettrait sur une dette ».