Lundi le Ministère de la Défense dominicaine a déclaré, que les militaires du service de renseignement, ont saisi au cours d'une opération menée sur le tronçon de route San Cristobal-Bani, une cargaison de 1,204 sacs d'ail de contrebande en provenance d'Haïti, estimée à 12 tonnes qui étaient caché dans les compartiments d'une trémie à ciment, d'un camion Mack.
Selon les services de renseignement, José Alberto de la Cruz Parede, le chauffeur du camion, a présenté un faux manifeste de cargaison qui indiquait qu’il transportait 32 tonnes de ciment de construction à destination du Ministère des Travaux Publics (MOPC). Après avoir été interrogé par les membres de la Direction du renseignement de l'État-major interarmées (J-2), il été incarcéré et mis à la disposition du procureur Constantino Beltre Sánchez, du district judiciaire de Peravia.
Expliquant la procédure utilisée par les contrebandiers, les fonctionnaires du Ministère ont indiqué que la marchandise de contrebande arrivait d'Haïti, transportés à Pedernales par mer, impliquant 10 à 12 petits bateaux, avant d’être transbordé dans un camion à destination de la province de San Cristóbal. À l’arrivée la marchandise est habituellement répartie dans plusieurs petits camions, qui approvisionnent différents marchés et établissements à travers le pays. Soulignant que les produits de contrebandes, sont généralement vendus à un prix beaucoup plus bas sur le marché local, ce qui créé une distorsion et cause des pertes économiques importantes pour les entreprises locales, qui ne peuvent pas être compétitives face a ces produits.
Le Lieutenant-Général Máximo William Muñoz Delgad, Ministre de la Défense dominicaine, a averti, que ses services continueront à lutter avec rigueur contre ces groupes de criminels, qui sont depuis longtemps impliqués dans le trafic de marchandise à travers la frontière haïtiano-dominicaine.
Port-au-Prince carnaval, grave accident : au moins 16 morts, 78 blessés, événement suspendu
PORT-AU-PRINCE, 17 Février – Le carnaval national à Port-au-Prince suspendu à cause d’un terrible accident survenu dans la nuit du lundi au mardi qui a fait au moins 16 morts, peut-être bien davantage, et 76 blessés, dont certains graves.
Le char du groupe Barikad Crew a heurté un câble électrique haute tension qui a aussitôt provoqué l’électrocution de plusieurs personnes, et une panique généralisée. Un sauve-qui-peut qui est venu augmenter le nombre de morts et de blessés.
Le chanteur vedette de Barikad Crew, surnom ‘Fantom’, qui été touché par la décharge électrique, gisait encore mardi à l’hôpital, alors qu’on l’avait donné lui aussi pour mort.
L’Hôpital Général, ainsi que les autres principaux centres hospitaliers, étaient envahis par plusieurs milliers de gens, qui transportant un blessé, qui à la recherche d’un parent.
L’accident est arrivé vers les 2h 46 du matin, dans la nuit du lundi au mardi, dernier jour du carnaval. Toute la capitale est sous le choc. Les autorités ont mis fin à l’événement en invitant la population à une marche hommage aux victimes qui a eu lieu ce mardi, toujours au Champ de Mars, et en présence de plusieurs milliers de compatriotes vêtus de blanc et portant des cierges allumés ou des fleurs.
L’accident est survenu dans l’aire du Champ-de-Mars, point central de l’événement, au moment où un des responsables du char de Barikad Crew a utilisé un long bâton pour soulever un câble de haute tension afin que le véhicule surélevé puisse passer en dessous. Ce fut le drame. Plusieurs dizaines de morts et encore plus de blessés.
Un geste pas seulement ordinaire, mais tout à fait bête, qui provoque tant de morts et de douleurs. Et un sentiment de tragédie nationale, le carnaval constituant avec le football les deux passions du peuple haïtien.
Le gouvernement qui exceptionnellement semble n’avoir pas perdu le nord, a immédiatement réagi pour non seulement s’occuper des victimes mais aussi calmer la population en canalisant l’émotion nationale vers une sorte de solidarité symbolisée par cette marche en blanc qui a réuni des milliers là même où devaient avoir lieu les célébrations du dernier jour du carnaval au Champ de Mars.
Avec la participation de tous les groupes musicaux ainsi que les officiels, en tête le Président Michel Martelly et la Première dame et le Premier ministre Evans Paul, tous vêtus de blanc.
Et tout cela mis en scène en à peine quelques heures, l’accident étant survenu le même mardi à 2h 46 du matin. L’actuel Premier ministre n’est pas un homme de théâtre pour rien !
Le gouvernement a aussi annoncé qu’il s’agit bien d’un accident, voulant mettre fin à toute spéculation à cet égard. Et qu’une commission va être nommée pour identifier les causes de cet accident.
Les causes ne sont pas si difficiles à deviner. La négligence. Et la folie des grandeurs.
Et surtout l’absence de l’Etat haïtien dans toutes les activités, des plus simples aux plus sophistiquées.
Cause de l’accident : un individu disons quelconque, et non une personne avertie, qui prend un bâton pour soulever un câble de haute tension afin que le char carnavalesque puisse passer.
Donc le char est plus haut que les dangereux câbles de 220 volts sous lesquels ces immenses catafalques, chaque année toujours plus immenses, doivent circuler - première anomalie.
Personne qui s’en préoccupe. Les groupes musico-carnavalesques (et notre actuel chef de l’Etat le sait bien, lui qui en vient) engagés dans une compétition dominée par l’orgueil et la suffisance, la folie des grandeurs. Toujours plus haut. ‘Piro, piro, piro !’
Plus haut si ce n’est que le ciel, mais des câbles de haute tension, et donc impardonnable.
Ensuite la fabrication de ces chars. Quels sont les matériaux utilisés. Sont-ils anti-inflammables. Est-ce qu’il y a à bord un seul extincteur ? Est-ce qu’il y a suffisamment de sorties de secours ?
Voilà donc comment l’Etat haïtien investit plusieurs centaines de millions pour construire ces immenses machines roulantes mais dont personne ne prend le soin de savoir si ce ne sont pas au contraire des cercueils roulants comme c’est arrivé dans la nuit de ce lundi au mardi, dernier jour du carnaval.
Certains vont encore dire que Haïti ne cesse d’attirer sur elle des catastrophes. Mais encore une fois c’est faute de prendre les précautions même les plus élémentaires. C’est la sottise, la bêtise, une folie des grandeurs bêbête. Oui, cela peut arriver partout, nous Haïtiens ne sommes pas les plus bêtes, sauf que partout ailleurs il existe des garde-fous, c’est-à-dire de vrais responsables dont c’est le rôle d’empêcher cela d’arriver.
Oui, comme dit le gouvernement, c’est un accident. Mais il y a des accidents qui sont vraiment trop bêtes. Comme celui d’aujourd’hui. Espérons qu’on le réalise enfin !
Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince
Accident mortel lors du carnaval: Déclaration de Laurent Fabius
J’ai appris avec une profonde tristesse le tragique accident survenu le 17 février, pendant le carnaval de Port-au-Prince, qui a causé la mort de seize personnes et fait de nombreux blessés.
Le peuple haïtien est endeuillé alors qu’il célébrait une fête qui lui est chère.
Dans ces moments si douloureux, j’adresse aux familles des victimes mes condoléances et assure le gouvernement et le peuple haïtiens de notre solidarité.
Département d’État américain :
Mardi, Jen Psaki, Porte-parole du département d'État Américain a déclaré « Les États-Unis sont profondément attristé par le tragique accident d'aujourd'hui lors des célébrations du carnaval à Port-au-Prince. Nous adressons nos sincères condoléances aux familles et amis de ceux qui ont été tués et nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. L'accident est d'autant plus triste qu'il a eu lieu pendant les festivités du Carnaval national d'Haïti. En ces temps difficiles, nos pensées et nos prières sont avec le peuple et le gouvernement d'Haïti ».
Gouvernement Canadien :
Mardi, Christian Paradis, le Ministre canadien du Développement international et de la Francophonie a déclaré
« Je suis profondément attristé par les nombreuses pertes de vie et blessures qui ont été causées par l’accident tragique survenu au Champ de Mars pendant la deuxième journée du Carnaval de Port-au-Prince, en Haïti [...]Ce rassemblement se voulait une célébration de la musique, de la danse et de la culture haïtiennes. L’accident survenu au Champ de Mars est particulièrement dramatique [...] Au nom des Canadiennes et des Canadiens, je tiens à transmettre mes plus sincères condoléances aux familles, aux amis et aux proches des personnes décédées à la suite de cette tragédie ».
Nations-Unies :
Au nom de la famille des Nations Unies en Haïti, la Représentante spéciale du Secrétaire général, Sandra Honoré, présente ses sympathies au gouvernement de la République d'Haïti et au peuple Haïtien pour l'accident tragique durant lequel 16 personnes ont perdu la vie et beaucoup d'autres ont été blessées le mardi 17 Février, lors des festivités carnavalesques à Port-au-Prince. Elle présente ses sincères condoléances aux familles, aux proches et aux amis des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Organisation des États Américains (OEA) : EN
Le Secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), José Miguel Insulza, a exprimé ses plus vives condoléances et sa solidarité au gouvernement et au peuple haïtiens pour le tragique accident qui a endeuillé ce matin les festivités du carnaval. Selon les autorités haïtiennes, au moins 16 personnes ont trouvé la mort et 78 ont été blessées.
Le Secrétaire général adjoint de l'OEA et Président du Groupe des amis d'Haïti, Albert Ramdin, qui a appris avec « une immense tristesse et émotion » le drame de ce matin s'est joint aux condoléances du Secrétaire général. En ces moments de profonde tristesse, les leaders de l'OEA souhaitent également transmettre leurs « plus sincères condoléances aux victimes, ainsi qu'à leurs familles ».
RD: un second meurtre d’Haïtien
Quelques jours après la mort tragique du ressortissant haïtien, Claude Jean Harry, alias Tillule, en République dominicaine, le consul haïtien à Santiago Ralph Hypollite a informé lors d'une conférence de presse, ce vendredi 20 février, avoir octroyé la somme de 10 000 pesos soit environ 10 000 gourdes ou 215 dollars américains comme support à la famille de la victime.
« Nous devons continuer à accompagner cette famille », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Duly Brutus, qui continue de condamner cet acte au nom du gouvernement haïtien, en le qualifiant « d’inacceptable ».
Concernant les critiques faites au gouvernement haïtien qui n’avait pas pris part aux démarches pour organiser les funérailles de la victime, le ministre a précisé que cette décision avait été prise par le gouvernement dominicain de concert avec la famille du défunt.
Le ministre Brutus en a profité pour demander au gouvernement dominicain de réagir autour de cet acte en prenant ses responsabilités et de faire la lumière sur cet assassinat. Le gouvernement dominicain doit aussi prendre les dispositions pour que cet acte ne se reproduise plus, a déclaré le chancelier haïtien.
Cependant le ministre Brutus a informé qu’un deuxième cas d’assassinat d’un ressortissant haïtien a été enregistré, jeudi, dans la ville d’Elias Pinas, en République dominicaine. L’individu, dont l’indenté n’a pas encore été révélée, a été retrouvé mort chez lui et son corps brûlé.
La police dominicaine a déjà ouvert une enquête autour de ce meurtre, a ajouté le ministre des Affaires étrangères.
Une marche devait se dérouler, ce vendredi, à Port-au-Prince, en signe de solidarité aux compatriotes victimes en République dominicaine.
A l’initiative de RAMI (Recherches et Actions pour les Migrants), de concert avec ESO (Etudiants Solidarités) et la cellule droits humains du parti MOCHRENHA, s’est tenue ce vendredi, une marche pacifique pour dénoncer et condamner du même coup "l’haïtianophobie" pratiquée sévèrement de l’autre côté de la frontière. Très en colère, des protestataires déchiraient en petits morceaux le drapeau dominicain auquel ils tentaient également de mettre le feu, a constaté Haïti Press Network.
Frustrations, colère, propos acerbes lancés à l’endroit des dominicains sur fonds de refrains pour le moins improvisés en la circonstance, tel a été l’ambiance qui régnait ce vendredi, devant les locaux de l’ambassade de la République Dominicaine, point d’arrivée de la marche.
Empêchée par la police, la foule n’a pas pu passer, comme prévu, devant la chancellerie haïtienne. Ce qui a soulevé la colère des manifestants qui voulaient signifier leur refus de cautionner les nombreux actes abusifs perpétrés contre des ressortissants haïtiens en République dominicaine ces derniers temps.
Présent à cette marche, l’ancien député Sinal Bertrand fustige le comportement passif des autorités haïtiennes qui ont mis trop de temps avant de finalement réagir en douceur, a-t-il insisté, contre le crapuleux assassinat de Claude Jean Harry, 23 ans, ressortissant haïtien retrouvé pendu la semaine dernière sur une place publique dans la ville de Santiago.
« Je pense que la pendaison de ce jeune haïtien doit être considérée comme l’élément déclencheur devant révolutionner notre pensée de peuple en vue de ne plus accepter l’inacceptable », laisse entendre Béguens THEUS, ancien député et directeur exécutif de RAMI.
Rappelons que l’ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine a été rappelé récemment en signe de protestation contre ce que la République qualifie d’un crime de trop.