Installation d’un Premier ministre : le G-8 déplore l’absence de la question centrale de la crise dans les discours de circonstance.
Le groupe des candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral communément appelé Groupe des 8 (G-8), prend acte de l’installation, dans la logique du coup d’état parlementaire, de monsieur Fritz Alphonse Jean dans la fonction de Premier ministre. Cette installation ne répond ni au vœu de la Constitution ni à celui du prétendu Accord du 6 février 2016.
Le G-8 note que dans les discours de circonstance la question de la nature de la crise électorale et de la solution de sortie de crise passant obligatoirement par la création d’une Commission d’Enquête Indépendante de Vérification Electorale a été sciemment évitée.
Le G-8 note également que la mise sur pied de la commission d’enquête administrative chargée de faire la lumière sur la gestion du régime Tèt-Kale ne fait pas partie de l’agenda du gouvernement provisoire en dépit de nombreuses dénonciations de corruption caractérisant le pouvoir qui, de 1804 à nos jours, a manipulé, dans un si court laps de temps, le plus de fonds à travers notamment :
1) Les fonds de la Reconstruction s’élevant à plusieurs milliards de dollars ;
2) Les fonds Petro-Caribe s’élevant également à plusieurs milliards de dollars ;
3) Les appuis budgétaires.
Le G-8 s’étonne de l’absence de volonté pour la création de cette commission à un moment où certains bailleurs étrangers menacent de geler le décaissement des fonds pour protester contre la gabegie enregistrée dans la gestion desdits fonds.
Le G-8 rappelle qu’elle n‘entend nullement intégrer ou supporter d’une façon ou d’une autre l’équipe actuelle et que son souci premier est le rétablissement de la sincérité des scrutins du 9 août et du 25 octobre afin de redonner espoir aux masses souffrantes qui réclament, à juste titre, leur participation dans les grandes décisions engageant la nation.
Le G-8, sans supporter le prétendu Accord du 6 février 2016 auquel il n’est pas lié, ne peut s’empêcher de constater que même ses signataires n’ont pas consenti l’effort minimal pour le respecter en installant un Premier ministre en violation flagrante dudit Accord qui n’est donc, en définitive, qu’un trompe-l’œil.
Le G-8 relève, déjà, un certain malaise entre les artisans et bénéficiaires du coup d’état parlementaire lié à certains accords secrets qui seraient contractés dans le seul but d’assouvir certaines ambitions de pouvoir sans aucun souci de transparence devant normalement caractériser les actions des personnalités publiques, des responsables de l’État ni aucun égard pour le peuple haïtien qui croupit dans la misère et les masses rurales frappées par une sècheresse aiguë. Cela ne peut que confirmer la sagesse de sa proposition de sortie de crise passant par la Cour de Cassation.
Plus que jamais Uni et Solidaire, le G-8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire.
Fait à Port-au-Prince, le 29 février 2016
Pour le G-8 :
Samuel MADISTIN
Cinq des neuf secteurs concernés ont déjà désigné leurs représentants. Les choix des autres secteurs sont encore attendus pour avancer sur ce point qui fait perdre un temps précieux au président provisoire qui n’en dispose pourtant pas de beaucoup.
Selon la mambo Euvonie Auguste, Jean Richard Joseph est désigné par les vodouisants et Kenson Polynice, par les paysans. Une de ces personnalités devra être choisie par Jocelerme Privert pour siéger au prochain Conseil électoral provisoire.
Les citoyens, Jean Léopold Berlanger, Frinel Joseph et Carlos Hercule, devront représenter, respectivement, la presse, la Fédération protestante d’Haïti (FPH) et la conférence épiscopale d’Haïti (CEH), au sein du CEP.
Le secteur patronal a opté pour Jacques Bernard et Marie Hérolle Michel pour les représenter. Le sixième choix est celui du professeur Lucien Jean Bernard, qui est invité à représenter les universitaires. Le choix a été fait par la Conférence des recteurs, des présidents d’Université d’Haïti (CORPUHA). Marie France JOACHIM est choisie comme représentante du secteur femes au cep.
Le vice-recteur à la recherche de l’UEH, Fritz Deshommes, n’a pas entériné ce choix, qui selon lui revient de droit à l’UEH en vertu de l’article 289 de la constitution.
Chez le secteur des droits humains, le processus est encore en cours, a affirmé le coordonnateur général de la PODH, Joseph Maxime Rony.
Port-au-Prince, le 29 février 2016 – (AHP) – Des milliers de personnes ont défilé ce lundi 29 février à Port-au-Prince, pour commémorer le 12e anniversaire du départ forcé de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide.
La manifestation est partie des ruines de l’ancienne église Saint-Jean Bosco dans le quartier populaire de La Saline.
Après avoir sillonné de nombreux quartiers de Port-au-Prince, elle a pris fin devant le parlement au bicentenaire.
Tout au long du parcours, les manifstants dénonçaient les conséquences du coup d’Etat de 2004 à savoir le chômage, la corruption, la criminalité, l’insécurité et la dégradation de l'économie.
Des maux qui, ont-ils dit, se sont renforcés sous l’administration de l’ancien président Michel Martelly, un ancien opposant farouche à M. Aristide.
Ils ont aussi plaidé en faveur de la ratification du premier ministre de transition, l’économiste Fritz Alphonse Jean, appelant les parlementaires à ne pas perturber la transition et pointant du doigt du doigt des individus devenus senateurs ou députes et qui sont accusés d'avoir baigné dans le gaspilage ds fonds pulics sous l'ancien régime.
La coordonnatrice de Fanmi Lavalas et candidate à la présidence, le Dr Maryse Narcisse, a continué de réclamer la mise en place de la commission de verification des élections de 2015, initiée par fanmi Lavalas, estimant que le vote populaire a été bafoué lors des scrutins du 9 aout et du 25 octobre.
Qualifiant le 29 février 2004 de journée de la honte, le Dr Narcisse a réaffirmé la volonté de Fanmi Lavalas de continuer à se battre pour que, plus jamais un président constitutionnellement élu soit victime de coup d’Etat.
Elle fait remarquer que le départ précipité du leader charismatique de Fanmi Lavalas a été acté au moment où le peuple haïtien commémorait le bicentenaire de son indépendance.
Elle a denoncé la gabegie administrative et le gaspillage de fonds publics sous l’administration de l’ancien président Michel Martelly de mai 2011 à février 2016, alors que dans le même temps, fait-elle remarquer, les conditions de vie de la population, se sont deteriorées.
Le coup d'Etat contre le président Aristide a été perpétré par des secteurs étrangers au terme de manifestations de l'opposition et de violences exercées par des bandes armées qui ont commis des meurtres et incendié de nombreux bureaux publics dans plusieurs régions du pays, mais qui hésitaient à marcher sur la capitale.
Après 9 ans d'exil principalement en Afrique du Sud, M. Aristide est revenu le 19 mars 2011 au pays où il s'ocupe surtout d'éducation, mais avec un coup d'oeil aussi sur ce qui se fait en politique
Agence France-Presse
PORT-AU-PRINCE
Une personne est morte et quatre autres étaient portées disparues à la suite des fortes pluies qui ont touché Haïti dimanche, et au moins 9600 maisons étaient toujours inondées lundi, a indiqué la protection civile haïtienne.
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« Une personne a été tuée alors qu'elle traversait une rivière dans le département de la Grande-Anse », dans le sud-ouest de l'île, a annoncé à l'AFP Edgar Célestin, porte-parole de la protection civile haïtienne. « Le passeur qui l'accompagnait n'a pas été retrouvé et, dans ce département, trois pêcheurs sont également portés disparus », a-t-il ajouté.
Ces intempéries ont également provoqué des inondations à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays située sur la côte nord.
Dans cette agglomération de près de 400 000 habitants, « 8124 maisons sont inondées et, sur la commune de Limonade [à une quinzaine de kilomètres à l'est, NDLR], 1532 habitations ont été envahies par les eaux », a indiqué Bernadin Francisque, chargé de la communication de la protection civile pour le département du Nord.
Pour autant le plan d'urgence, mettant des abris à disposition des sinistrés, n'a pas été activé. Par habitude, les personnes affectées se sont installées temporairement chez des proches.
Il y a deux semaines, les quartiers populaires et densément peuplés du Cap-Haïtien avaient déjà été inondés après plusieurs heures de pluies.
Les actions pour réduire les risques d'inondation sont quasiment inexistantes dans le pays.
« Cela fait plusieurs années que la rivière qui passe au coeur du Cap n'a pas été drainée », a reconnu Bernardin Francisque.
L'inexistence d'un système efficace de ramassage des ordures aggrave également la vulnérabilité des familles les plus pauvres qui construisent, sans permis, des habitations précaires à proximité de ravines obstruées d'ordures.
Les intempéries de dimanche, causées par le passage d'un front froid sur l'île des Caraïbes, inquiètent les habitants car la première saison des pluies ne débute traditionnellement qu'au mois d'avril, jusqu'en juin. Une seconde saison se déroule entre août et octobre.
Chaque année, de juin à novembre, Haïti est touchée par des cyclones mais, plus que les vents, ce sont les précipitations, les inondations et les crues qui entraînent des pertes en vies humaines.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Port-au-Prince, le jeudi 03 mars 2016. - Le Bureau de communication de la Primature de la République a l’avantage d’informer la population, en général, et la presse, en particulier, que le Premier ministre Evans Paul a exhorté les ministres et les secrétaires d'Etat de son gouvernement à continuer à assurer la fourniture de services essentiels à la population, dans l’esprit de la circulaire No 016 du 29 janvier 2016.
Le Premier ministre a enjoint également les ministres et les secrétaires d’Etat, par lettre en date du 2 mars 2016, à poursuivre la gestion des affaires de l’Etat et à expédier les affaires courantes, dans la plénitude de leurs prérogatives définies aux articles 156 et 165 de la Constitution de 1987 amendée, tout en tenant compte des limitations imposées par les circonstances.
Cette décision fait suite à une correspondance du 1er mars 2016 adressée au Secrétaire général de la Primature par le Secrétaire général de la Présidence l’invitant à rappeler aux Ministres « l’obligation d’expédier les affaires courantes jusqu’à l’installation de leur successeur, conformément aux dispositions de l’article 165 de la Constitution ».
Bureau de Communication
de la Primature