Annoncée pour 6 mois, la MINUJUSTH ne pense pas quitter Haïti avant 2 ans

 Dans un entretien à ONU Info en date du 3 janvier, le chef de la nouvelle Mission des Nations Unies pour le soutien à la justice en Haïti (MINUJUSTH), Mme Susan Page a affirmé ce qui suit : « Dans deux ans, on peut déterminer comment quitter le pays, mais avec des indicateurs de progrès qui peuvent être mesurés ». ».

Jusqu’avant cette déclaration, le mandat de cette nouvelle mission a été pour une période initiale de six mois, allant du 16 octobre 2017 au 15 avril 2018. Il convient de noter que la version française de cette entrevue de Mme Page ne reprend pas la phrase susmentionnée.

Contactée par LoopHaiti, le porte-parole de la MINUJUSTH, Sophie Boutaud de la Combe, rappelle que le Conseil de sécurité en établissant la MINUJUSTH pour une période de 6 mois avait demandé dans sa résolution 2350 [PDF] qu’un rapport d’évaluation lui soit présenté 30 jours avant l’expiration du mandat initial prévoyant une stratégie de sortie sur deux ans bien établie et assortie d’objectifs clairs afin de permettre une présence des Nations Unies autre qu’une opération de Maintien de la Paix. Autre perle importante dans cette entrevue, Mme page a exprimé l'espoir de ramener à zéro la transmission du choléra dans le pays. Selon le relief web (OCHA), plus d’une centaine de décès de cholera sont recensés en Haïti durant l’année écoulée.

Du pain sur la planche de la nouvelle mission puisque les pays donateurs, selon Ban Ki-moon en décembre 2016, ont jusqu’ici hésité à mettre la main dans la poche pour la subvention annoncée de 400 millions de dollars sur deux ans.

Lundi 16 octobre 2017, la MINUJUSTH vient remplacer la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) après « treize ans de service », d’après les organisateurs.

MINUJUSTH comptera jusqu’à sept unités de police constituées, soit 980 personnes, et 295 policiers hors unités constituées, répartis dans tous les dix départements du pays en appui à la PNH. Egalement 351 civils basés à Port-au-Prince dont la moitié sera des nationaux.