Le président Préval demande le dialogue avec tous les secteurs concernés par la loi sur le salaire minimum. Le député Steven Benoît, l’initiateur de ladite loi, se dit scandalisé.
Pas de dilatoire, pas de démagogie ! C’est le message du député Steven Benoît à René Préval suite à une correspondance adressée par le président au bureau de la chambre des députés dans laquelle il demande le dialogue avec tous les secteurs concernés par la loi sur le salaire minimum. Le député de Pétion-Ville dit ne pas comprendre pourquoi demander le dialogue maintenant, alors que la question était sur la table depuis environ trois ans. Criant au scandale, il condamne ladite correspondance et, dit-il, l’irresponsabilité de M. Préval. Steven Benoît appelle le président Préval à faire preuve de responsabilité en usant de son droit d’objection ou, comme le prévoit la constitution, en publiant la loi votée par les deux chambres. Dans la foulée, le sénateur Youri Latortue invite le premier citoyen haïtien à user de son droit constitutionnel dans les délais, soit avant le 8 juin prochain. D’un autre côté, les présidents des deux chambres, le député Levaillant Louis Jeune et le sénateur Kély C. Bastien, se sont entretenus mardi avec les membres de l’Association des industries d’Haïti (ADIH). Ces derniers prévoient de la difficulté d’assurer le bon fonctionnement des industries, une vague de licenciement et un coup dur à leur compétitivité sur le plan international. Selon Kély C. Bastien, les industriels ne seraient pas tout à fait contre la loi, mais «payer l’employé de base, supposé sans formation et improductif, au salaire prévu posera un réel problème par rapport à leur masse salariale». Pour sa part, le professeur Camille Chalmers, directeur exécutif de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), exhorte les autorités compétentes à promulguer cette loi au plus vite. Il faudra aussi, recommande-t-il, prendre des measures d’accompagnement pour aider les patrons dans la renégociation des contrats puis mettre en place des politiques d’accompagnement pour s’assurer du respect du salaire minimum de 200 gourdes.