Deux événements qui se terminent en queue de poisson


 

CHERCHEZ UN 3E LARRON !

JACMEL, 2 Novembre – Deux événements pas tout à fait semblables et en deux lieux différents mais qui se terminent tous les deux de manière si inattendue qu’on peut se demander s’il n’y a pas un deus ex machina, quelque main agissante par derrière.
Il s’agit de l’affaire André Michel. Et une semaine plus tard, jour pour jour, celle de la manifestation des lycéens du Cap-Haïtien, et qui prit fin sous des nuages de gaz lacrymogènes lancés par des mains inconnues. En tout cas jusqu’ici non identifiées malgré, selon l’expression consacrée, l’enquête qui se poursuit !
L’avocat André Michel, supposément sous un avis de recherche judiciaire, est arrêté le lundi 21 octobre.
Aussitôt tout un peuple, avec à sa tête plusieurs groupements et regroupements politiques, sort pour prendre sa défense.
Port-au-Prince s’échauffe. L’affaire prend aussitôt une tournure politique. En effet, Me André Michel est aussi le jeune avocat qui a introduit une plainte contre la Première dame Sophia Martelly et son fils ainé pour corruption.

 

Surgit un commando ! …
Soudain, alors que le détenu venait d’être emmené au Parquet pour interrogatoire, surgit un commando qui l’arrache des mains de ses gardiens et l’entraine à l’abri d’un véhicule officiel jusqu’au Parlement. D’où il sortira, aussi mystérieusement, pour aller se mettre à l’abri.
Jusqu’à date personne n’a revendiqué l’opération. Du moins, ouvertement.
Tout comme les autorités qui réagiront par une série de déclarations plutôt embarrassées sur les bords.
En tout cas, les rues qui étaient au bord de l’explosion en cette journée du mardi 22 octobre, retrouveront presqu’aussitôt leur calme.
Dans un pays tellement habitué aux troubles politiques, on ne se pose plus la question de savoir comment cela commence. Ni comment cela finit.

‘C’est une révolution !’ …
En tout cas ce fut une ‘grande première’ (pour employer une expression chère au Président de la République Michel Joseph Martelly) : les autorités haïtiennes qui se laissent enlever un adversaire recherché toutes affaires cessantes pendant des mois (?). Et sans rien faire pour l’empêcher, ni même réellement protester mais avec comme un soupir de soulagement. Parce que c’était peut-être la seule façon d’éviter le pire. Et que le mouvement populaire ne déborde.
Comme la réponse faite au roi Louis XVI : Sire ce n’est pas une révolte. C’est une révolution !

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Mais que dire si la même grille de lecture s’appliquait aux événements qui devaient avoir lieu une semaine plus tard, jour pour jour, le lundi 28 octobre, au Cap-Haïtien.
Ce jour-là les élèves des lycées Philippe Guerrier et Boukman gagnent les rues pour protester contre la nomination d’un nouveau directeur départemental par l’Education nationale.
Les potaches, comme on l’a si souvent vu, s’en prennent aux établissements privés qu’ils tentent d’envahir ou bombardent à coups de pierre pour forcer leurs élèves à se joindre aussi à leur mouvement.
Rien jusqu’ici d’inhabituel.

Existe-t-il un 3e larron ? …
Mais soudain, les rues disparaissent sous un épais nuage de gaz lacrymogènes lancés par des mains inconnues.
Des élèves tombent en syncope. L’Hôpital Justinien, principal centre hospitalier de la deuxième ville du pays, en reçoit plusieurs dizaines.
Et ainsi prit fin la manifestation.
Bien entendu les autorités, là aussi médusées (du moins apparemment), ont annoncé une enquête pour déterminer l’origine des gaz lacrymogènes. Puisque, bien entendu, ce n’est pas la police qui les a lancés. Sur des enfants, vous n’imaginez pas. Bien que, de toute l’histoire du pays, la police nationale est la seule depuis toujours à en faire usage. Bien que, la semaine d’avant, si ce n’est le jour précédent, les policiers en ont largement arrosé des manifestants.
Mais puisque le directeur général de la police, homme respectable, jure sur la tête de ce qu’il a de plus cher que ce n’est pas la police nationale, c’est qui alors ?
Et si c’était le même deus ex machina que le lundi précédent à Port-au-Prince, la même main mystérieuse qui a arraché l’avocat André Michel des griffes des autorités afin d’éviter une tournure plus grave des événements et qui une semaine plus tard aurait remis ça pour empêcher qu’un simple mouvement de lycéens en goguette ne bascule en des mains moins catholiques …

Du côté de la NSA ! …
Deux journées des dupes. Existe-t-il un troisième larron ? Bref une force qui nous veut du bien, en empêchant à chaque fois le chaudron de déborder ? Qui cela peut-il être, d’où cela peut-il venir ?
Peut-être … du côté de la NSA !!!

Marcus – Mélodie 2 Novembre 2013