Dans Une Haïti aux Deux visages !

MIAMI, 10 Juillet – Entre deux mondes différents l’un de l’autre.
D’un côté la marche du renouveau, ‘Souf pou Ayiti’, à l’actif de la communauté évangélique, Shekinah Tabernacle de Gloire, et dont une participation si nombreuse et partout dans le monde à la fois, démontre que les Haïtiens, dans leur immense majorité, peuvent encore parler d’une seule voix et en même temps …

Et sans crainte.

Et aussi bien en Haïti qu’à l’étranger.
Or cela en même temps que se déroule aussi dans l’actualité nationale un événement tout à fait contraire : comme des survivants d’une armée en déroute, les acteurs politiques d’aujourd’hui comme ceux d’hier et d’avant-hier, mais à leur suite c’est la haine, la discorde, la discorde aux cent mille voix, que surtout aussi le défaitisme et tout cela sur fond de violence, d’assassinats, gangs, kidnappings etc.

Ainsi qu’un pillage des deniers publics comme jamais auparavant …

Bien sûr aussi de ‘wete kò w pou m mete pa m.’ ‘Ti mache a twò piti’. Bref tout pour un, et rien pour tous !
Pour le moment on piétine dans les brancards en attendant l’ouverture de la prochaine élection ou chasse à courre ou course aux postes du pouvoir … pour déboucher sur une nouvelle vague de corruption et de millions pour se payer des châteaux à l’étranger …
Et dans dix ans, qui sait, on peut imaginer une nouvelle vague de sanctions internationales mais qui ne rapportent au malheureux pays lui-même rien que plus de salissure à son image.

Voici donc deux mondes totalement aux antipodes l’un de l’autre, qui ont apparu en même temps sous nos yeux le dimanche 9 juillet écoulé.
L’un mis en mouvement et de manière spectaculairement réussie par une communauté, plus qu’une église, qui montre et démontre que les Haïtiens ne sont pas une nation morte et à jamais foutue, que le requiem qui se lit dans toutes les dépêches d’agences étrangères, n’est pas encore chanté …

Et en face, mais toujours aux commandes, une autre Haïti grimaçante et qui ne survit que par la volonté … de ceux-là mêmes qui ont déjà chanté notre requiem !

C’est une situation qui couramment ne pourrait se terminer que dans une confrontation gigantesque, un choc au sommet, un nouveau 18 novembre 1803, ou une sorte de 14 juillet 1789 (salut les copains !), à voir surtout l’enthousiasme des marcheurs de ce dimanche 9 juillet 2023, aussi bien à Miami (Florida) que dans leur défilé interminable en Haïti même …

Qui commande cette formidable armée (au sens figuré bien entendu) ?

Révérend Gregory Toussaint …
Tout en ayant à la bouche les mots qu’il faut : ‘il ne faut pas accorder votre vote à ceux qui ne le méritent pas, n’acceptez pas de prostituer votre prestige, votre ferveur ’…

Mais ce n’est pas à Dessalines ou Capois la Mort qu’il fait référence que plutôt au Josué de la Bible, conduisant le peuple élu en faisant tomber les Murailles par la puissance de la foi.

Vous me direz : est-ce encore imaginable face aux gangs assassins et bénéficiant du support en haut lieu que dénonce aussi notre nouveau Josué?
Or en même temps qu’est-ce qui nous reste car ce ne sont pas seulement des gangs que c’est tout un système qui nous conduit ainsi vers le néant?

Mais la démarche de Shekinah Tabernacle c’est un coup de tonnerre qui vient révéler que, contrairement à ce qu’on a pu croire, le peuple haïtien lui-même n’a pas dit son dernier mot.

Aussi est-ce à encourager avant toute autre considération.

Oui chaque chose en son temps !

Surtout face à nos grands manitous qu’on sentait déjà résignés à se faire à la nouvelle situation, à se coucher faute d’une alternative crédible parce que s’y prenant comme toujours trop tard, devant un système qui génère de lui-même les Ti Lapli, Izo et Vitelhomme qui se dit Innocent …

Avec la démonstration de ce dimanche 9 juillet, le peuple haïtien en un mot, serait-ce un seul, montre qu’en ce qui le concerne, tout n’est pas perdu.

Sauf qu’il y a aussi fort à parier que les très ‘hauts haut-état-majors’ ont reçu également le message …

Conclusion : le ‘peuple élu’ peut avoir à rester toujours disponible pour encore quelque temps.

Marcus Garcia-Elsie Ethéart, Haïti en Marche, 10 Juillet 2023