« Non Sire c’est une révolution ! »
MIAMI, 19 Octobre – Est-ce un grand changement dans l’orientation politique, politico-idéologique du monde ? Peut-être, mais dont on ne sait encore comment le qualifier puisque la dichotomie droite-gauche qui a régné pendant de nombreuses décennies passées, n’est actuellement on dirait plus de mise.
En tout cas le changement est dans l’air. Mine de rien.
Y compris chez nous en Haïti.
Mais commençons avec l’actualité la plus pressante qu’est la guerre Israël-Hamas, celle-ci devenant rapidement une confrontation directe Israël face aux peuples arabes dont une majorité descend dans la rue (à commencer par le Liban …) pour protester contre le sacrifice inhumain que cette situation impose aux ressortissants palestiniens de Gaza qui n’en sont point responsables.
Situation dont les deux responsables sont le Hamas, mouvement non seulement terroriste mais aussi anarchiste, c’est-à-dire pour lequel le peuple n’est que de la chair à canon, dans le cas présent utilisé pour piéger l’armée israélienne dans sa quête de vengeance …
Mais aussi situation avec pour responsable le gouvernement du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a pratiquement créé de toutes pièces cette crise à force de jusqu’auboutisme politique, dictateur sans la lettre et qui pis est, s’enveloppe dans le manteau spirituel - pire que les mollahs de Téhéran eux-mêmes dont il se proclame bien sûr l’ennemi par excellence.
Nous nageons donc en pleine folie furieuse comme le président américain Joe Biden a dû s’en rendre parfaitement compte en plongeant tête baissée cette semaine dans le conflit - mais comme il avait déjà fait dans l’Ukraine envahie par la Russie, donc en véritable cascadeur … Biden a dû sentir que nous sommes à la veille d’un autre monde. Du moins que les cartes vont se rebattre.
D’ailleurs c’est parti chez lui à Washington même avec la pagaille autour de la nomination impossible d’un ‘speaker’ ou président à la Chambre des représentants.
Quand on voit l’anarchie qui règne dans ce processus dominé par les petits roitelets républicains pro-Trump, nous vous laissons deviner ce qui attend le pays le plus puissant du monde - ceci bien entendu parce que le seul capable de dépêcher deux porte-avions comme actuellement au Moyen Orient soi-disant au secours de l’allié israélien alors que ce n’est point du tout le cas ou pour paraphraser Mao : ‘tigre de papier !’ – donc ce qui attend nos amis américains qui vont entrer, dans une telle pagaille, dans l’année électorale peut-être la plus délicate dans son existence de nation démocratique. Attachez vos ceintures !
Passons par l’Europe occidentale qui, c’est une évidence, tombe de bien haut. Avec la France qui joue à être la principale cible du terrorisme islamique (bien sûr c’est la mode !) alors que son principal problème est sans doute la menace d’être larguée par le progrès économique constant qui a marqué les trois derniers quarts de siècle.
Comme toujours, l’Allemagne et l’Angleterre ont une attitude plus stoïque … tandis que l’Italie le prend au tragique. ‘O sole mio !’.
Mais revenons enfin chez nous où c’est la surprise générale. En effet, les Haïtiens, oui l’homme de la rue, mettant au défi, emprisonnant dans son propre jeu notre voisin dominicain plus riche, mieux organisé et dont un président, un certain Luis Abinader, se fait ridiculiser en voulant tirer parti de la meilleure réussite économique de son pays dont dépend le nôtre même pour une bouchée de pain, et qui penserait pouvoir ainsi nous conduire à Canossa. C’est-à-dire nous mettre à genoux, en créole ‘bo tè a’.
Mal lui en prit. Il réussit ce qu’aucun de nos dirigeants de ces derniers temps n’a pu faire : refaire, réveiller le chat qui dort, nous avons dit la production nationale.
En effet voici après la construction du canal sur la rivière Massacre contestée par nos voisins dominicains (République dominicaine bien sûr) le peuple haïtien partout dans le pays à la recherche d’autres projets similaires, parce que son orgueil est fouetté …
Dès lors tout chavire. Les prochains élus haïtiens qui devront consacrer le budget principal et le principal du budget à la production nationale ; les investisseurs locaux forcés d’investir dans le local et non les importations ; le choix des électeurs orienté dans le même sens.
Et l’international obligé de faire avec.
Mine de rien, ça rappelle le roi Louis XVI criant à son chambellan : allons, encore une révolte ?
Non Sire, c’est une révolution !
Et comme mine de rien, cela grondant actuellement un peu partout dans le monde.
Marcus Garcia, Haïti en Marche, 19 Octobre 2023