Quand Port-au-Prince se fait voler la vedette par Jacmel

JACMEL, 18 Janvier – Le festival de Jazz de Port-au-Prince c’est toujours la même chose mais c’est jamais pareil.
C’est toujours la même musique, le jazz étant une infinie improvisation comme cet air bien connu ‘Musique sur une seule note’, mais c’est chaque année des groupes venant d’horizons divers, cette année deux très grands : le nouvel-orléanais Branford Marsalis et le camerounais Richard Bona.
Mais ce ne sont pas les plus célèbres qui font toujours la surprise comme ce quatuor allemand (Timo Vollbrecht, saxophoniste) qui a introduit le public à des sonorités bien nouvelles, du moins très singulières.


Ce sont toujours des groupes locaux qui en profitent soit pour se révéler, soit pour jouer devant un public au-delà de leurs fans habituels, mais c’est aussi cette année la révélation d’un véritable orchestre de jazz qui couvait derrière la façade de la fondation Dessaix-Baptiste à Jacmel (Hugues Leroy Jazz Ensemble) plus connue pour sa fanfare d’airs classiques.

La lune et les étoiles …
Car cette année c’est Jacmel qui a eu l’honneur de donner le coup d’envoi au festival, mais tout l’honneur fut pour le festival d’être lancé dans une ville qui n’a rien à voir avec ses sites habituels.
Vendredi 18 janvier, la lune et les étoiles semblent prendre place le plus tôt pour accueillir nos invités nationaux et internationaux.
Un public nombreux (pas si inopinément car le chef lieu du Sud-Est est redevenu le haut lieu de toutes les plus belles découvertes), du vieil aficionado dont plus les notes lui font exploser le cœur plus il se carapace en espérant en conserver les vibrations au plus profond de sa mémoire, au jeune mordu qui ne tient plus que sur un fil …

 

Absence de toute auto-satisfaction …
C’est toujours la même musique mais qui nous fait frissonner selon nos habitudes à sortir de nos habitudes, selon nos aptitudes.
C’est toujours pour l’organisation Joël Widmaïer et Milena Sandler, toujours leur même absence de toute auto-satisfaction contrairement aux traditions du milieu …
Alors que l’affiche révèle combien ils ont su multiplier le nombre de sponsors de l’événement et des plus importants. C’est l’ambassade des Etats-Unis qui patronne la participation de Branford Marsalis (gagnant de 3 Grammys) et le choix de Jacmel pour l’avant-première du Festival. En conjonction avec le ministère haïtien du Tourisme …
L’ambassade d’Allemagne a fait venir un band de Berlin et la Suisse les techniciens du son qui nous ont épargné les futiles ‘check check one two’ si irritants.

 

La seule fausse note …
Le son était plus pur que … que le ciel de ce vendredi 18 janvier. C’était la seule fausse note que l’on craignait : la pluie. Il fit un temps à la mesure de l’événement.
C’est le Festival de Jazz de Port-au-Prince qui depuis 7 ans connaît le plus grand succès, mais qui désormais doit prendre garde qu’il ne devienne : le festival de Jacmel !

 

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince