MIAMI, 1er Juillet – Ce 1er juillet c’est l’entrée en application officielle de la législation dite ‘anti-immigrant’ du Gouverneur de l’Etat de Floride, le républicain Ron DeSantis, candidat aux présidentielles de novembre 2024.
Cette date est accueillie par des marches de protestation dans les communautés immigrantes, dont celles des entreprises agricoles au sud de Miami, particulièrement dans la municipalité de Homestead, où domine une large main d’œuvre d’origine latino-américaine …
Ainsi à Little-Haiti, quartier haïtien de Miami, on a également défilé avec ferveur ce samedi 1er juillet pour dénoncer la nouvelle législation floridienne sur l’immigration et la discrimination manifeste dans la plupart des politiques adoptées par le Gouverneur DeSantis … mais aussi la politique suivie actuellement par les Etats-Unis en Haïti.
Les pancartes défilent : ‘Biden stop supporting Ariel’ ; appel au président Joe Biden pour cesser d’appuyer en Haïti un seul homme, le premier ministre Ariel Henry ; ‘Core Group bas les pattes sur Haïti’ ; ‘DeSantis arrêtez vos discriminations contre les immigrants, contre nos enfants et contre nos origines’, etc.
A la tête de l’activité on trouve un ‘Comité de solidarité avec le peuple d’Haïti’ comprenant Abel Simon Zéphyr, Nathalie Setoute, Lodz Deetjen et l’artiste Farah Juste qui avec la ferveur qu’on lui connait, a mis l’activité en marche.
Comité qui a aussi des branches à New York et à Montréal, Canada.
Cette manifestation du samedi 1er juillet, qui a bénéficié de la collaboration d’autres institutions également à Miami comme le centre d’aide aux immigrants FANM (Family Action Network Movement) est partie du monument à Toussaint Louverture (coin North Miami Avenue – 62 Street) pour faire le tour de tout le bloc jusqu’à la 54e Street et retourner à son point de départ, continuant à gonfler ses rangs au fur et à mesure du parcours et aussi sous les coups de klaxon approbateurs de nombreux conducteurs.
Selon l’un des porte-parole de la manif de ce 1er juillet, Paul Namphy, ce mouvement a pour objectif : dénoncer l’administration Biden pour continuer à supporter en Haïti un régime illégitime connecté aux gangs assassins ; dénoncer aussi une politique américaine cynique qui crée une crise humanitaire en vue de forcer des milliers de compatriotes à fuir leur pays …
« Nous demandons l’établissement en Haïti d’un gouvernement de transition qui adressera réellement le problème de l’insécurité et organisera des élections libres et honnêtes …
« Nous demandons aussi aux Etats-Unis d’appliquer des mesures véritables d’interdiction du trafic d’armes et de munitions en direction d’Haïti ;
« Nous marchons également contre les politiques racistes, sexistes et anti-immigrants du Gouverneur Ron DeSantis, également discriminantes ou discriminatoires pour les Afro-américains tout comme d’autres minorités et enfin aussi pour nos enfants. »
Cette manifestation arrive à point nommé, le 1er juillet est en effet la date de l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi par un Gouverneur également candidat aux primaires du parti Républicain et qui a choisi l’anti-immigration comme cheval de bataille (l’immigrant comme ‘chwal papa’) …
Cela alors même que d’un autre côté, l’immigration est utilisée aussi par l’actuelle administration Démocrate mais dans l’autre sens : montrer que ce n’est pas un problème sans solution.
Et c’est le programme Humanitarian par lequel l’administration Biden tente de freiner l’immigration illégale d’un côté … mais en même temps satisfaire de l’autre côté une demande de main d’œuvre supplémentaire tel que le réclament les entreprises du secteur agricole, du transport ainsi que de l’hôtellerie.
Cependant pour les manifestants du 1er juillet à Little-Haiti cela ne s’arrête pas là, parce qu’eux-mêmes craignent justement que leur pays d’origine ne soit la grande sacrifiée dans tout cela.
Autrement dit les dirigeants américains règlent leurs différends dans le domaine, entre autres, de l’immigration … cependant que c’est Haïti qui est sacrifiée en l’abandonnant aux gangs et aux vautours ainsi qu’à un gouvernement provisoire mais que rien n’oblige à partir.
Marcus Garcia, 1er Juillet 2023