La phobie de l’échec pousse parfois l’international à imposer ses visions de manière très cavalière en Haïti. Dans le processus électoral haïtien, les organisations de la société civile participent d’habitude dans des campagnes de sensibilisation, dans l’observation de la journée de vote jusqu’aux résultats. Ce rôle est possible grâce au financement de l’international aux organisations de la société civile.
Edouard Paultre est responsable du Conseil national des acteurs non étatiques (CONHANE). Cette organisation de la société civile a l’habitude de répondre à des appels à propositions des instances internationales, dans le but d’observer des élections en Haïti.
Il assure qu’au nom du principe « qui finance commande », ces instances cherchent souvent à orienter les travaux d’observation de la société civile haïtienne.
« L’international a refusé de financer les observations de 2016, parce que nous avons fourni des rapports qui lui déplaisaient sur le déroulement des élections de 2015 », lance Edouard Paultre. Lors de ces élections, les organisations de la société civile ont dû utiliser les moyens du bord pour accomplir leur travail d’observation.
Le problème, selon Edouard Paultre, c’est qu’en Haïti la société civile peine à mobiliser la jeunesse pour des actions de volontariat en faveur du pays, à cause de la précarité des citoyens.
En 2015, un article du journaliste Jake Johnston d’Al Jazeera America révélait que l’USAID avait financé à hauteur de 100 000 dollars américains la campagne électorale de Joseph Michel Martelly en 2011. Cela a été possible grâce à des structures de la société civile, créées pour les besoins de la cause.
Samuel Celiné