La manifestation a fait suite à un rassemblement Lavalas au cours duquel des pro-Maryse Narcisse et des pro-Moïse Jean-Charles se sont affrontés à coups de slogans. Plus tard des individus se réclamant du pouvoir Martelly sont intervenus et ont dispersé par des jets de pierres la manifestation de l’opposition.La police est ensuite intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour disperser ceux des manifestants qui tentaient de se regrouper pour relancer la marche.
Certains des responsables Lavalas présents ont dénoncé à la fois le pouvoir et ses partisans, ainsi que la police. Le député de Port-Salut, Sinal Bertrand, a déclaré que des individus à la solde du délégué départemental ont été clairement identifiés parmi les assaillants.
Le sénateur Francky Exius (Sud) a de son côté estimé que la justice pourra, si elle le désire, retrouver les auteurs de l’agression dont les manifestants, dont lui-même, ont été l’objet. Une organisation dénommée G-40 regroupant des partisans du président Martelly, avait annoncé la veille, vendredi 6 décembre, qu’elle n’allait pas accepter le déroulement de manifestations anti-gouvernementales dans la métropole du Sud.
Le sénateur Moïse Jean-Charles (Nord), opposant farouche au gouvernement Martelly/Lamothe, a échappé de justesse à des pierres lancées dans sa direction. L’opposant politique André Michel (avocat et dirigeant de l’organisation Gwoup 77) était du nombre des manifestants. Il a dénoncé l’intolérance du pouvoir et la violation du droit à la manifestation garanti par la Constitution et les conventions signées par Haïti. L’ex-porte-parole de la présidence sous Préval, Assad Volcy, a également dénoncé le comportement des partisans du pouvoir.
Avant la manifestation, les Lavalas avaient tenu un rassemblement à l’hôtel La Cayenne au cours duquel des divergences au sein du secteur sont de nouveau apparues publiquement. Des pro-Maryse Narcisse (cordonnatrice de Fanmi Lavalas) et des pro-sénateur Moïse Jean Charles ont échangé de vifs slogans pendant les interventions des uns et des autres. Le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, appartenant au même secteur politique, a souhaité qu’une rencontre soit organisée entre Mme Narcisse et M. Jean-Charles afin que soit résolu le différend qui les oppose. (site Radio Kiskeya)