P-au-P, 11 janv. 2018 [AlterPresse] --- Le péristyle du prêtre de vodou (houngan) Maxime Jean Faveur a été incendié, dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 janvier 2018, à Bois de choute, dans la commune de Carrefour (municipalité sud de la capitale).
Maxime Jean Faveur aurait été « accusé de sorcellerie par des riverains. Nous l'avons évacué pour le protéger », indique le responsable adjoint du commissariat de Carrefour, Jean François Jean Michel, contacté par l'agence en ligne AlterPresse.
« Nous sommes face à une atteinte à la démocratie et aux droits de l'individu de pratiquer sa religion, suivant les vœux de la constitution de 1987, dénonce Erol Josué, directeur du Bureau national d'ethnologie (Bne), joint au téléphone par AlterPresse.
Il rappelle que toutes les religions et tous les cultes sont libres et que toute personne a le droit de pratiquer sa religion et son culte, pourvu que l'exercice de ce droit ne trouble pas l'ordre et la paix publique.
Le hougan aurait été arrêté pour ses pratiques jugées maléfiques, puis libéré le lendemain.
Josué qualifie cette arrestation de « hors la loi », puisqu'elle a eu lieu aux environs de minuit.
Il annonce que des associations de vodou vont porter plainte contre tous ceux et toutes celles qui ont participé à cette violation.
Pour le moment, Maxime Jean Faveur, qui s'est mis à couvert, est en train de recevoir des soins parce qu'il a été traumatisé, informe Josué.
Jean Michel, membre du Conseil d'administration de la section communale de Thor, 10ème Section la commune de Carrefour, aurait quelque responsabilité dans ce qui s'est produit, selon Euvonie Georges Auguste, membre de la Confédération nationale des vodouisants d'Haïti et du regroupement Religions pour la paix.
Elle annonce qu'une correspondance est adressée à la Fédération nationale des Conseils d'administration de sections communales (Fenaca) et à la Fédération protestante d'Haïti en vue de planifier une rencontre pour discuter sur les abus dont sont victimes les prêtres vodou (hougan) par les membres de Casec.
Le pasteur Sylvain Exantus de la Fédération protestante d'Haïti dit se garder d'opiner sur ce qui s'est passé, n'étant pas bien informé.