HPN - Cet article qui porte la signature de Frances Robles, rappelle que l'ex-Président Haïtien, Michel Martelly avait promis en 1997, s'il était Président d'Haïti, il ferait tout pour fermer le Parlement. Le journaliste fait remarquer que "ces paroles se sont révélées prophétiques. Une crise politique de près de quatre ans sous la présidence de M. Martelly, a donné vie au fantasme qu’il a décrit jadis." Joseph Michel Martelly a dirigé le pays pendant deux mois par décret, rappelle le journaliste.
Le journaliste Frances Robles souligne dans son article que l’un des conseillers principaux de M. Martelly a été emprisonné pendant six mois au cours du mandat du president, après avoir été accusé de meurtre dans une fusillade à la frontière dominicaine. Un autre ami du président a disparu, peu après avoir été libéré de prison dans une affaire de trafic de marijuana.
Le procureur dans cette affaire a fui le pays par crainte de représailles. Un autre associé du président est en prison, accusé d’avoir dirigé un réseau de kidnapping. Les autorités tentent de déterminer si l’homme, Woodley Ethéard, qui a déclaré travailler au ministère de l’Intérieur, avait blanchi de l’argent grâce à un contrat de restauration lucratif au palais présidentiel, a déclaré un enquêteur au courant de l’affaire.
Un responsable de longue date des forces de l'ordre a déclaré qu'il ne se rendait plus au palais national parce qu'il continuait à y rencontrer des personnes qui avaient été arrêtées pour des accusations graves mais qui travaillaient au bureau du Président à titre de chef de la sécurité de Martelly.
"Ils étaient là, au palais présidentiel, armés d'armes automatiques", a déclaré un fonctionnaire sous couvert de l'anonymat par souci de sécurité.
L’influence de l’administration Martelly a été particulièrement critiquée pour ses effets sur le système judiciaire, où les affaires pénales de certaines personnes proches du Président ont été bloquées ou ont disparu.
Les procureurs qui s’opposaient à l’ingérence de l’administration ont été licenciés ou ont fui, et un juge qui s’est plaint que le président s’était mêlé à une affaire de corruption civile contre Sophia Martelly, la première dame, est décédé deux jours plus tard.
«Je serais très préoccupé par ce réseau interconnecté de personnages infâmes», a déclaré Robert Maguire, un spécialiste de Haïti à l’Université George Washington. “Martelly leur a permis de faire ce qu'ils font. Il a créé un environnement de corruption, d’abus de pouvoir et d'impunité.”
Les alliés de M. Martelly l’ont défendu, affirmant que le président ne pouvait être tenu pour responsable des actes de ses amis. Plusieurs ont déclaré qu'il était fidèle et qu'il resterait aux côtés de ses anciens amis, peu importe les problèmes auxquels ils se heurtent. Le président, a-t-il dit, “veut le meilleur pour Haïti”, mais il est facilement influencé par des proches même connus pour des activités comme le trafic de drogue.
L’un de ces proches, le beau-frère du président, Charles Saint-Rémy, a déclaré que Michel Martelly et sa famille avaient été victimes d’une campagne à caractère politique visant à les discréditer.
Le dernier Premier ministre de M. Martelly, Laurent Lamothe, a été perçu par beaucoup comme celui qui luttait contre les enlèvements et le crime organisé. Mais M. Lamothe a été exclu en décembre 2013 alors que la crise politique entre le gouvernement et les partis d'opposition atteignait son apogée.
Parmi les personnes qui ont manifesté dans les rues pour réclamer le départ de M. Lamothe se trouvait M. Saint-Rémy, le frère de la première dame, qui a admis avoir vendu de la drogue dans sa jeunesse, mais qui travaillait comme conseiller officieux du président. M. Saint-Rémy était furieux de l'arrestation de Woodlie Ethéard, qui exploite un restaurant français de luxe connu pour être l'un des lieux de prédilection du Président, alors que son propriétaire a été identifié par la Police nationale d’Haïti comme étant le chef du gang Galil spécialisé dans le kidnapping.
M. Saint-Rémy a commencé à appeler les hauts responsables du gouvernement pour plaider en faveur de la libération de son ami, ont déclaré trois proches de l’administration.
Simon Desras, qui était président du Sénat d’Haïti pendant la crise politique, a déclaré que l’un des destinataires de ces appels lui avait dit qu’il considérait l’appel plus comme une menace que comme une demande.
"Dans l'environnement de Martelly, vous ne trouvez pas que des saints", a déclaré M. Desras. "Vous trouvez des démons."
M. Saint-Rémy a admis avoir "eu des discussions" avec de hauts responsables sur cette affaire, car il reste fermement convaincu que son ami est innocent et que son accusation a été créée de toutes pièces par l'ancien Premier minister, politiquement ambitieux, M. Laurent Lamothe, afin de discréditer le president.
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