Port-au-Prince, le 03 aout 2015
La Société haïtienne d'histoire, de géographie et de géologie (SHHGG) tient à exprimer sa plus vive consternation face aux propos tenus par le premier mandataire de l'Etat, à Miragoane, le 28 juillet 2015.
Le président Michel Martelly en proférant des mots avilissants à une femme à l'occasion d'un meeting électoral a certes provoqué le rire et les applaudissements des partisans du parti présidentiel ou des badauds. Pourtant en humiliant cette citoyenne, le chef de l'Etat piétinait également une mémoire vive. Celle du combat des femmes haïtiennes pour leurs droits civiques, pour le maintien de la souveraineté nationale, pour leur droit de vote et, plus généralement, pour l'égalité des genres.
En cette semaine qui marque le centenaire du début de l'occupation américaine (1915-1934), la SHHGG rappelle que les femmes de notre pays ont été un maillon clé de la résistance nationaliste caco tant dans les campagnes que dans les villes. Ces valeureuses femmes prolongeaient ainsi le combat que leurs aînées, avec leurs frères d'armes, avaient entrepris plus d'un siècle auparavant pour libérer Haïti de l'esclavage et du joug colonial. Le combat des femmes haïtiennes, aux côtés des hommes, pour instituer la démocratie n'a donc jamais cessé tout comme leur participation à l'économie nationale.
Les propos humiliants, tenus à Miragoane, par le chef de l'Etat à l'endroit des femmes ne peuvent donc être que condamnés. Halte à cette dérive introduite au plus haut échelon de l'Etat ! Oui, halte-là avant qu'elle n'alimente d'autres attitudes d'intolérance, d'autres extrémismes.