Jeudi à Upper Manhattan (N.Y) Ramfis Domínguez Trujillo, petit-fils du dictateur Rafael Leónidas Trujillo, candidat à la présidence de la République Dominicaine en 2020, pour le Parti Démocratique Institutionnel (PDI), un parti nationaliste et populiste, s'est dit favorable à la construction d'un mur à la frontière entre la République Dominicaine et Haïti pour mettre un terme à l'immigration illégale en provenance d'Haïti.
« Nous avons le droit de le faire [...] ; construisons un mur du nord au sud pour protéger les futures générations de cette invasion », a déclaré Ramfis Domínguez Trujillo, rappelant l’expulsion de milliers d’Haïtiens en situation migratoire irrégulière du territoire dominicain depuis le début de l’année et le renforcement des moyens de surveillance à la frontière pour faire face à l'arrivée massive d'Haïtiens « désespérés à la recherche d'un emploi et d'une vie meilleure ».
Abondant dans le même sens, le révérend Ruben Diaz, du même parti, a déclaré « Je suis d'accord avec lui, chaque pays à le droit de défendre ses frontières [...]. La construction d'un mur le long de la frontière pour défendre sa souveraineté n'est pas criminel [...] ».
Le Sénateur américano-dominicain Adriano Espaillat (Parti démocrate américain, élu à la Chambre des Représentants dans l'État de New York) a déclaré à la presse qu’il s’opposait « à la construction du mur qu'ils veulent construire en République dominicaine » affirmant que la proposition faite par le petit-fils du dictateur Rafael Trujillo Molina, visant à contrôler l'immigration illégale, n'est pas à sa place. « Il y a des gens qui soutiennent cela, comme il y en a qui soutiennent le mur proposé par Donald Trump. »
Les opposants à la construction d’un mur frontalier en République dominicaine, estiment que de telles déclarations alimentent le racisme et la discrimination entre les deux peuples de l’île. Ils affirment que la situation entre Haïti et la République Dominicaine n'est pas une question de politique ou de souveraineté, mais une question humanitaire...
Rappelons que ce projet de mur le long de la frontière revient épisodiquement ces dernières années, porté par des Partis nationalistes dominicains, chaque fois que des tensions migratoires surgissent ou que le nombre d’Haïtiens en situation migratoire irrégulière en République Dominicaine augmente.
Ou à l’approche des élections générales dans la république voisine.