Haiti Press Network
Les bandits se font payer pour octroyer l’autorisation de passage aux véhicules se rendant dans le Sud.
Livrée définitivement aux gangs armés qui font la pluie et le beau temps, l'aile sud de Port-au-Prince est devenue une zone de prélèvement de taxes imposés par les hommes armés. Á l'entrée sud de la capitale, ces derniers imposent leur loi allant de Fontamara 27 au Portail Léogane, constate Haiti Press Network. Les chauffeurs versent de l'argent à deux groupes de bandits rivaux pour avoir accès à cette zone et les passagers paient la course à un prix plus élevé pour se rendre en ville et vice-versa.
Depuis quelques jours, la tension et la panique se conjuguent un peu au rabais dans le quartier de Martissant/Fontamara où, au moins, trois groupes de gangs lourdement armés, contrôlent totalement la situation depuis plus d'un an. Les rafales d'armes automatiques résonnent de moins en moins et les cas d'assassinats sont moins rapportés. Pour des raisons inconnues, les groupes armés rivaux qui s'affrontent de façon débile sans mobile apparent, semblent observer une demi trêve dans cet enfer devenu le quotidien des riverains.
Cependant, l'accès au boulevard Jean-Jaques Dessalines, n'est toujours pas aussi facile qu\'on le pense. Fatigués d'escalader le morne Saint-Jude en passant par Fontamara 43 et ou par Diquini pour emprunter la route de Tara's débouchant sur Pétion-Ville, de nombreuses personnes sont obligées d\'emprunter ces derniers jours le boulevard Jean-Jacques Dessalines à bord de véhicules de transport public, bravant le danger, observe HPN.
Mais, ce passage fragile a un coût. Selon des informations révélées par plusieurs usagers de la route, notamment ceux qui vivent encore à Martissant, les chauffeurs qui empruntent cette voie publique, doivent payer pour passer avec un minimum de quiétude d\'esprit, une somme d\'argent à un groupe armé au niveau de Fontamara 27 (la bande au nommé Krisla) et une autre somme à deux autres groupes rivaux au niveau de Martissant 1 (ceux de Ti lapli à Grand-Ravin et de Izo de Village de Dieu).
Une semaine de recettes pour la bande à Izo, une semaine pour celle de Ti lapli ainsi connus, a-t-on appris. À chaque voyage, le conducteur doit verser 500 ou 1000 gourdes dépendamment du véhicule et de sa destination. Ces taxes forcés à payer aux bandits, concernent et les véhicules du transport public et les véhicules privés, nous a fait savoir un habitant de Martissant qui vit quotidiennement la situation.
« Nous venons de passer à Martissant. Le chauffeur a payé deux fois pour passer de Fontamara 27 au Portail Léogane. Les conducteurs augmentent les prix des courses afin de pouvoir payer les bandits. Donc, au final, ce sont les passagers qui paient les conséquences. Ainsi, ils ont la garantie que les bandits ne fouillent aucun véhicule », a indiqué une jeune fille qui arrive de Grand-Goâve interrogée par HPN.
Imaginons le flot de véhicules qui passent quotidiennement sur cette voie et l\'argent empoché par ces hommes armés illégaux qui imposent leur loi, faute de présence de 'État.