Le gouvernement haïtien a renoncé à la tenue de funérailles nationales pour l'ex-dictateur, selon un avocat de la famille de l'ancien chef de l'État. Il sera enterré samedi (11 octobre) au cours d'une cérémonie privée, a précisé l'avocat.

« Il n'y aura pas de cérémonie officielle », a déploré Reynold George à l'Agence France Presse. Une source gouvernementale a affirmé la même chose la veille au Miami Herald. Me George a précisé que la cérémonie se tiendrait à l'école congréganiste Saint-Louis de Gonzague, à Port-au-Prince, fréquentée par Duvalier. « Au lieu de privilégier les principes, le gouvernement a cédé aux pressions de certaines personnalités. » Plus tôt dans la semaine, le président Michel Martelly avait ouvert la porte à des funérailles officielles. Un porte-parole avait indiqué que le protocole prévoyait des funérailles nationales pour un ancien chef d'État, sans que ce soit toutefois décrété officiellement. La possibilité que l'État haïtien rende ainsi hommage à l'ancien dirigeant, décédé samedi (4 octobre) d'une crise cardiaque, a cependant suscité une vive opposition.
Des partis politiques ainsi que des groupes de citoyens ont appelé le gouvernement à écarter cette option. Une pétition lancée par la société civile, disponible sur Internet, a rapidement récolté plus de 2000 signatures. « Au-delà des idéologies ou des affiliations politiques, nous attendons que le chef de l'État élu, Michel Joseph Martelly, respecte la mémoire et la dignité du peuple haïtien en s'abstenant de cautionner par des funérailles nationales la dictature, la violence et l'oppression qui ont meurtri Haïti », peut-on y lire.