À moins d'un mois de la prestation de serment du prochain président d'Haïti, Jovenel Moïse, le premier désaccord avec les État-Unis apparaît.


Rappelons que lors de sa campagne, Jovenel Moïse avait déclaré « Les Forces Armées d'Haïti c'est une prérogative constitutionnelle [...]. Un pays n'est pas maître de lui-même s'il n'a pas une Force Armée [...], la force d'un pays est basée sur un système de défense qui est fort, une armée moderne qui est fondée sur l'objectif d'assurer la protection du pays » et par la suite sur la Voix de l'Amérique, le candidat avait poursuivi : « [...] L'armée d'Haïti figure jusqu'à présent dans la Constitution. Il ne faut pas avoir peur de le dire. Haïti a pris naissance dans l'armée [...] » ...

 

Cette volonté politique clairement exprimée de doter Haïti d'une armée, n'aura pas le soutien, notamment financier, de l'oncle Sam, si l'on en croit les récentes déclarations de l'ancien Ambassadeur des Etats-Unis accrédité en Haïti et coordonnateur spécial d'Haïti au Département d'État, Kenneth Merten qui s'exprimait lors d'une entrevue sur la Voix de l'Amérique. Tout en reconnaissant que la création d'une armée demeure une affaire strictement haïtienne, Merten a tenu à préciser : « Nous avons toujours appuyé une police civile pour assurer la sécurité d'Haïti. Nous avons dépensé beaucoup d'argent pour avoir une police professionnelle [...]. C'est difficile d'imaginer que les États-Unis soient prêts à donner une contribution financière pour une force armée. Les contribuables, le Département d'État et la Maison-Blanche ne le verraient pas d'un bon œil. »
TB / HaïtiLibre