P-au-P, 27 août 2012 [AlterPresse] --- La Force de réflexion et d’action pour le logement (sigle créole Frakka) dénonce avec la plus grande véhémence les 62 jours d’emprisonnement de deux membres du Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf), Oxygène David et Dukens Charles.
Les deux hommes ont été arrêtés lors d’un sit-in devant le ministère des affaires sociales et de l’emploi (Mase) le 19 juin 2012, un rendez-vous hebdomadaire du Moleghaf pour dénoncer la faim, la hausse des prix et le chômage.
David et Charles sont accusés de vandalisme par les policiers, affirmant qu’ils ont brisé les pare-brises d’un véhicule garé dans la rue au moment du sit-in. Lors de l’audition devant le juge instructeur Berge O. Surpris le 18 juillet 2012 au parquet de Port-au-Prince, le propriétaire du véhicule ne s’est toutefois pas présenté.
Cependant le juge a tout de même envoyé les deux accusés au pénitencier national.
« Le seul crime qu’on peut reprocher aux militants de Moleghaf, c’est le fait de crier contre la faim, la cherté de la vie et l’absence d’emplois » affirme Frakka dans une note.
Pour l’organisation, « l’arrestation de ces deux militants est un acte politique initié dans l’objectif de freiner le mouvement revendicatif des militants, qui chaque mardi, s’arment d’assiettes en aluminium pour réclamer de meilleures conditions de vie ».
Frakka se demande aussi combien de personnes ont été jetées en prison comme Oxygène David et Dukens Charles, simplement pour avoir pris position contre l’injustice sociale.
L’organisation demande à toutes les institutions impliquées dans la défense des droits humains ainsi que les secteurs populaires de se positionner en faveur de la libération des deux militants, Oxygène David et Dukens Charles.