GAZETTE.HAITI - Dans une lettre adressée au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies, Antonio Guterres, les PetroChallengers regroupés au sein de « NOU PAP DÒMI » expriment de vives préoccupations face aux actions du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti, BINUH. Ils font remarquer à M. Guterres que le plaidoyer de Helen Meagher La Lime en faveur d’une réforme constitutionnelle dans le contexte actuel, contrevient manifestement à l’objectif déclaré du BINUH de renforcer l’Etat de droit en Haïti.


Dans cette correspondance datée du 22 Juillet 2020, le collectif de citoyen(ne)s engagé(e)s « NOU PAP DOMI » veut attirer l’attention d’Antonio Guterres sur les dernières déclarations de sa représentante en Haïti, Helen Meagher La Lime, qui fait office de cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti en faveur d’une réforme constitutionnelle en Haïti dans un contexte marqué par le dysfonctionnement du parlement. Des déclarations qui ne cadrent pas avec la vocation de la mission onusienne qui est de «conseiller le Gouvernement haïtien sur les moyens de promouvoir et de renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance, y compris l’Etat de droit, de préserver et de favoriser un environnement pacifique et stable ».
« Monsieur le Secrétaire Général, s’il est vrai que la majorité des acteurs politiques et les experts en droit constitutionnel s’accordent sur la nécessité de modifier la Constitution du 29 mars 1987, un tel projet doit être réalisé de manière à promouvoir et renforcer la stabilité politique, la bonne gouvernance, l’instauration d’un État de droit, la création et la préservation d’un environnement pacifique et stable. Or, force est de constater que Madame LA LIME, invite ouvertement à outrepasser les dispositions constitutionnelles relatives aux amendements de la Constitution. Effectivement, aucune des conditions posées par la Constitution en vue d’une réforme constitutionnelle n’est réunie, et ne le peut être actuellement, le pays ne disposant pas pour l’instant d’un parlement fonctionnel qui constitue l’un des piliers fondamentaux de notre système de démocratie représentative. Ce constat est d’autant plus vrai pour un changement total de Constitution, qui ne saurait être un coup de force d’un parti politique au pouvoir appuyé par les Nations Unies », écrivent les PetroChallengers au patron de l’ONU.
Ils font remarquer à M. Guterres que les déclarations de sa représentante en Haïti font fi des multiples crises que traverse le pays actuellement, ainsi que les mouvements de protestation contre le Gouvernement en place dont les revendications fondamentales sont sans équivoque :
− La démission du Président de la République soupçonné d’être impliqué dans des scandales de corruption, ainsi que dans la violation répétée de la Constitution du pays.
− La mise sur place d’une transition de rupture pour, entre autres, redresser les institutions étatiques, juger les responsables des actes de corruption et favoriser un climat sécuritaire propice à la réalisation d’élections libres, inclusives, et démocratiques.
Les PetroChallengers estiment que Mme La Lime, en réduisant les revendications de la population à une simple question de « mobilisations contre Jovenel Moïse », prouve qu’elle n’a aucunement conscience de ce que cela implique d’entamer ce type de réforme tel qu’exprimé par les organisations de la société civile. « Sans contre-pouvoir, sans l’aval de la société civile, sans l’implication de la classe politique haïtienne, avec un président décrié, dans un climat d’insécurité, la recommandation du BINUH peut être assimilée à une imposition dans la lignée des décrets adoptés unilatéralement et inconstitutionnellement par le Président de la République », font-ils remarquer à Antonio Guterres qualifiant d’inacceptables les déclarations d’ Helen Meagher La Lime.
Exigeant des explications sur ces écarts de la représentante des Nations Unies « Nou Pap Dòmi » réclame le remplacement de Mme La Lime par un représentant impartial qui saura tenir compte des revendications de la population haïtienne.
Par Diego O. Charles
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