P-au-P, 10 févr. 2020 [AlterPresse] --- « L’exploitation et les abus sexuels, par le personnel des Nations unies, sont inacceptables et nous sommes pleinement attachés à la politique de tolérance zéro du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Antonio Guterres ».
C’est ce que déclare le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), dans un communiqué, en date du vendredi 7 février 2020.
Ces actes d’exploitation et d’abus sexuels ont été commis par des personnels civils et en uniforme, travaillant pour l’Organisation des Nations unies (Onu) en Haïti.
Durant la période 2007-2017, 116 allégations d’exploitation et d’abus sexuels ont été enregistrées par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haiti (Minustah), l’opération de maintien de la paix des Nations unies en Haïti.
93 cas sur 116 allégations avaient été confirmés, suite à une enquête, dit le Binuh.
Un membre du personnel de l’Onu, dédié exclusivement au plaidoyer pour les droits des victimes, a été affecté à Port-au-Prince.
L’Onu accompagne les victimes, au fur et à mesure de l’avancement de leurs dossiers, notamment concernant le processus légal d’établissement de la paternité.
« Elle continue à travailler, pour s’assurer que toutes les victimes reçoivent la documentation et les informations nécessaires à l’appui de leur cas », lit-on dans le communiqué du Binuh.
Une assistance holistique est apportée à 33 enfants, nés de 27 mères et victimes de l’exploitation et d’abus sexuels par le personnel de la Minustah.
« Ceux qui ont engendré ces enfants en Haïti, doivent assumer leur responsabilité parentale et individuelle. Trop peu d’entre eux reconnaissent leur paternité et fournissent un soutien à leurs enfants ».
« Il est de notre devoir de recevoir et de traiter toutes les allégations d’exploitation et d’abus sexuels, y compris les demandes de paternité et de pension alimentaire pour les enfants nés de tels actes, sans distinction et quels que soient la date ou le lieu où s’est produit l’incident présumé ».
Le Binuh dit s’engager à faire en sorte que les victimes puissent témoigner, en toute confiance, qu’elles aient accès à une assistance et qu’elles soient régulièrement informées du statut de leur(s) plainte(s).
Des casques bleus de l’ancienne force onusienne ont engendré, puis abandonné des centaines d’enfants de mères haïtiennes, avait révélé une nouvelle étude de Sabine Lee, professeure d’histoire à l’Université de Birmingham, et de Susan Bartels, clinicienne scientifique à l’Université Queen’s en Ontario.
Leurs travaux ont été publiés, le mardi 17 décembre 2019, sur un site Web universitaire « The Conversation », soutenu par un consortium d’universités.