La semaine a commencé avec une mauvaise nouvelle, celle de la mort subite de Sony Estéus, ce lundi matin. Une nouvelle qui a bouleversé ses nombreux amis et tous ceux qui n'ont pas cessé d'apprécier le travail de ce journaliste.
Sony Estéus est un journaiste-radio et SAKS un réseau d'une trentaine de radios communautaires à travers le pays fonctionnant difficilement à cause des nombreuses difficultés liées au manque de fonds et autres, surtout après le tremblement de terre de Janvier 2010.
Sony Estéus a aussi été le représentant caribéen de World Association of Community Radio Broadcasters.
Lors du coup d'état militaire de 1991 qui a chassé du pouvoir l'ex-président Jean-Bertrand Aristide, Sony Estéus travaillait à Tropic FM. Arrêté le 12 Avril 1992 alors qu'il couvrait une marche, il a été amené au Quartier général de la police de Port-au-Prince et accusé d'avoir, lui et la station, des sympathies pour le président renversé. Gardé en détention et interrogé pendant 5 heures de temps, il a été torturé. Les bourreaux voulaient le forcer à avouer qu'il distribuait des tracts en faveur d'Aristide.
Sony Estéus a reçu pour son courage le International Press Freedom Award du Commitee to Protect Journalists.
La carrière de Sony Estéus a continué à Radio Haiti Inter et jusqu'à la fermeture de cette station en 2003 après l'assassinat de son PDG, Jean Leopold Dominique, le 3 avril 2000.
Sony Estéus a été aussi pendant toute sa carrière un grand défenseur de la langue créole. Sa mort est une perte pour Haïti.