Des organisations sociales annoncent trois journées de mobilisation contre un éventuel renouvellement de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), dans des interviews accordées à AlterPresse.


Ces organisations disent s'opposer au renouvellement de la force onusienne, installée en Haïti depuis 2004. Un rapport du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (Onu), Ban Ki-Moon, a recommandé un prolongement de 6 mois (jusqu'à avril 2017) du mandat de la dite mission.
Qui sont ces organisations anti-Minustah?
Il s'agit du MOLEGAF ( Mouvement de Liberté d'égalité des Haïtiens pour la fraternité.
De MODEP, Mouvement démocratique populaire (dont le responsable , Guy Numa rejette également la demande du secrétaire général des Nations unies et exhorte le gouvernement d'Enex Jean Charles à ne pas prolonger le mandat de la mission. « L'épidémie de choléra constitue l'un des plus grands dégâts provoqués par la Minustah, sans compter les viols sur mineurs et adultes », condamne Modep.
Quel genre d'action comptent-elles mener ?
- Le mardi 13 septembre, une mobilisation est prévue devant le palais national, en vue d'appeler le président provisoire, Jocelerme Pivert, à s'afficher contre la recommandation de Ban Ki-Moon. Molegaf appelle à « la résistance populaire » pour lutter contre le prolongement de la Minustah.
. Un sit-in doit se tenir le mardi 20 septembre devant la base de la Minustah, à Clercine (secteur nord de la capitale) pour dire non au maintien de la Minustah.
Le même jour, l'Onu organisera, à New York, une assemblée générale.
. Un autre sit-in sera organisé le mardi 27 septembre, devant les locaux du Ministère de l'agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), pour exiger des autorités des mesures contre les produits étrangers qui envahissent le pays.
Ce sit in visera aussi à demander une prise en charge en faveur des victimes de l'épidémie du choléra, qui a fait environ 10 mille morts en Haïti. Apparue en octobre 2010, l'épidémie de choléra a été introduite dans le pays par un contingent de militaires népalais de la Minustah. L'Onu a finalement reconnu récemment sa responsabilité dans le déclenchement de la maladie en Haïti.
La Minustah a eu un nouveau mandat, jusqu'au 16 octobre 2016, selon une résolution, adoptée à l'unanimité, le mercredi 14 octobre 2015, par le Conseil de sécurité de l'Onu.
Selon cette résolution, le mandat prolongé de la Minustah garde le niveau actuel d'effectif autorisé de 2,601 policiers des Nations Unies (Unpol) et de 2,370 militaires.