Godson Lubrun - 18 août 2019
Le Président de l'Action Démocratique pour Bâtir Haïti (ADEBHA), Me René Julien, se prononce contre une réforme constitutionnelle abusive ou infamante.
" En dépit de ses faiblesses et des lacunes qu'elle fait apparaître, l’actuelle Constitution redonne foi au peuple haïtien dans ses idéaux de liberté, de paix et de justice. Elle s'attaque à un ordre séculaire des choses fondée sur l'arbitraire. Elle ébauche un projet politique qui a pris le contre-pied de notre échec collectif", a fait savoir le numéro un du parti qui fait de l'État de Droit son Leitmotiv.
Me René Julien s'interroge notamment sur le fait que la Constitution soit mise en cause dans de nombreux cas où la faillite institutionnelle ne vient pas d'elle.
"Comment rendre responsable de la dégradation systématique de l'État une Constitution dont les dispositions sont restées lettre morte depuis sa promulgation le 29 mars 1987?", s'interroge l'homme de Loi.
Le parti ADEBHA soutient que cette Constitution au contraire contraint, sans aucune réserve, le pays à choisir le droit comme instrument privilégié de la vie publique. Cependant, poursuit-il, les tenants de l'ordre ancien font obstacle à son application pour pouvoir occuper indéfiniment l'espace du pouvoir et faire échec à l'ordre progressiste qu'elle promulgue.
" Nous avons vécu, de 1987 à 2019, 32 ans de mise à l'écart d'une Constitution dont l'objectif fondamental est de renverser à jamais l'ordre ancien", avance Me Julien.
Pour les Adhebistes, le salut de tout peuple n'est que dans le respect du droit. À ce compte, Molière disait bien: "Il vaut mieux mourir selon les règles, que de réchapper contre les règles.
"Selon les adhérents à ce parti, quelles que soient les reproches dont est l'objet une Constitution, une fois promulguée, rien ne peut justifier sa mise à l'écart.