Le Bureau des avocats internationaux (Bai) et l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (Ijdh) ont déposé, le vendredi 9 août 2019, une pétition devant la Cour interaméricaine des droits humains (Cidh) pour demander à l’Etat haïtien de protéger les familles des victimes du massacre perpétré à La Saline en novembre 2018.
La Cidh doit agir en toute urgence pour protéger les survivants contre « de nouveaux dommages », souhaitent ces deux organisations de droits humains, dans un communiqué conjoint, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
« Cette pétition est une demande de « mesures de précaution » en vertu des protocoles de la Cidh pour sauvegarder et protéger les droits humains dans les pays membres de l’Organisation des États américains. », précisent-elles.
Elles ont aussi appelé la Cidh à « adopter des mesures obligeant le gouvernement haïtien de commencer à fournir une aide humanitaire urgente aux survivantes et survivants déplacés par le massacre ».
Elles exhortent les autorités étatiques « à renforcer la présence policière afin d’améliorer la sécurité à La Saline et dans les quartiers environnants, où se réfugient les survivantes et survivants, et à remédier aux retards qui ont entravé l’accès des victimes à la justice ».
Le rapport de la Mission des Nations unies en Haïti (Minujusth) et celui du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) confirment la complicité des autorités gouvernementales avec des gangs armés dans le massacre à La Saline, rappellent Bai et Ijdh.
Les 1er et 13 novembre 2018, au moins 71 personnes dont des enfants y ont perdu la vie, selon un rapport du Rnddh.
Du 5 au 13 juillet 2019, il y a eu 20 morts, 2 personnes portées disparues et 6 blessées à La Saline, selon un nouveau rapport du Rnddh.
Jusqu’à présent, le directeur général du Ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales, Fednel Monchéry et le représentant direct du président Moise dans le département de l’Ouest, Joseph Pierre Richard Duplan, soupçonnés d’implication dans la tuerie de novembre 2018, d’après un rapport de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) n’ont pas été arrêtés ni suspendus de leurs postes.
Ces deux autorités font seulement l’objet d’une interdiction de départ, dans le cadre de cette affaire.