P-au-P, 19 oct. 2015 [AlterPresse] ---Environ une quinzaine de personnes ont trouvé la mort, dans la soirée du vendredi 16 octobre 2015, dans des circonstances troublantes dans la grande agglomération de Cité Soleil (municipalité au nord de la capitale).
Selon une version, une intervention musclée, effectuée par des éléments de la Brigade d'opération et d'intervention départementale (Boid), une unité spécialisée de la Police Nationale d'Haïti (Pnh), serait à l'origine de cette véritable tuerie.
La Pnh aurait procédé à l'arrestation de plusieurs personnes suspectes.
Contactés par AlterPresse, des responsables au sein de la Pnh se gardent, pour le moment, de donner leur version des faits survenus à Cité Soleil, le 16 octobre 2015.
Une autre version, relayée par les médias, évoque de possibles affrontements entre gangs armés, qui auraient provoqué la mort de plusieurs personnes dans le bidonville, le weekend dernier.
Ces nouvelles violences, enregistrées à Cité Soleil, s'expliqueraient aussi par le fait que des candidats aux prochaines élections veulent avoir le contrôle du bidonville, qui représente une zone électorale importante, estime le coordonnateur national de l'observation à la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Jilap), Rovelson Apollon, joint à ce sujet par AlterPresse.
Pour ce faire, des candidats tenteraient d'influencer les groupes de gangs pour y parvenir.
Même les policiers ne sont pas épargnés par les violences en cours à Cité Soleil et dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, relève Jilap.
Dans l'après-midi du lundi 14 septembre 2015, deux agents de la Pnh ont été abattus à Drouillard, dans la commune de Cité Soleil.
Inquiets par la nouvelle vague de violences, de nombreux habitants du bidonville chercheraient à abandonner leurs résidences, selon les informations disponibles.
Par ailleurs, un agent de la Pnh, dont l'identité n'a pas encore été révélée, aurait succombé à ses blessures à l'hôpital, suite à une agression par balles à Delmas, le samedi 17 octobre 2015.