P-au-P., 20 mai 2018 [AlterPresse] --- Dix-sept coopératives et associations de producteurs agricoles lancent un SOS au Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) pour une intervention urgente, face à une crise constatée cette année dans la filière mangues.


Ils ont adressé une lettre au ministère le 10 mai dernier pour demander qu’une étude soit réalisée rapidement afin de déterminer la cause de cette crise.
La campagne de mangues qui devait débuter en avril n’a pratiquement pas eu lieu. Les conséquences sont catastrophiques aussi bien au niveau de la consommation qu’à celui de la commercialisation.
Contacté par AlterPresse, Charles Vilton, dirigeant d’une coopérative de producteur de mangues à Gros-Morne (Artibonite, nord), se montre très alarmé de l’infertilité des manguiers dans différentes zones du pays, paralysant de fait la campagne de mangues cette année.
« La saison 2018 est pour nous un coup fatal surtout qu’on vivait déjà dans des situations difficiles », se désole-t-il.
« C’est avec les fonds recueillis de la récolte de mangues qu’on a l’habitude de nourrir nos familles et d’envoyer nos enfants à l’école », ajoute-t-il.
Selon les statistiques disponibles, 40 000 tonnes de mangues sont produites en Haïti tous les ans et génère plus de 2 milliards de gourdes. Qunize mille familles en vivent.
L’Institut de technologie et d’animation (Iteka), qui accompagne les associations paysannes, apporte son appui aux organisations de producteurs de mangues dans leur démarche auprès du Ministère de l’agriculture.
Dans un communiqué transmis à AlterPresse, l’Iteka se dit « extrêmement inquiet » des conséquences de la crise au plan économique pour les familles paysannes et de l’aggravation de l’insécurité alimentaire.
L’Iteka sollicite la « solidarité active » de tous les acteurs du mouvement paysan et des mouvements sociaux en général aux luttes et démarches entreprises par les coopératives et associations de producteurs de mangues.