Vendredi, dans le cadre de la 71e session ordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies, le Président provisoire d'Haïti, Jocelerme Privert a délivré un discours à la tribune des Nations Unies, où il notamment abordé les problèmes migratoires, les élections et le choléra en Haïti.

 

Un discours très diplomatique où certains sujets sensibles ont été abordés, mais qui laissera bon nombre d'observateurs insatisfaits.
Concernant le problème migratoire, Privert explique que « [...] la délégation haïtienne est consciente de la recrudescence du nombre important de nos compatriotes qui laissent le pays à la recherche d'un mieux être. Notre délégation comprend et prend note des préoccupations légitimes exprimées, à cette tribune même, par les représentants de certains pays d'accueil ou de transit. Ce drame humain appelle à des décisions et mesures concrètes, pour offrir au peuple haïtien de nouvelles opportunités et de meilleures conditions de vie. Pour y arriver le pays a besoin de la stabilité politique, de la mise en place d'infrastructures orientées vers le développement, de structures facilitant le renforcement de l'État de droit et d'une meilleure compréhension des défis socio-économiques majeurs auxquels le pays est confronté. Nous avons commencé à dialoguer avec certains pays hôtes à la recherche de solutions communes [...] »

Concernant les prochaines élections, Privert a rappel: « [...] Dans environ deux semaines, le peuple haïtien se rend aux urnes. Le mandat dont j'ai été investi par l'Assemblée nationale lors de mon élection au second degré est sans équivoque : redonner confiance au peuple haïtien dans le processus électoral et restaurer, le plus rapidement possible, l'ordre constitutionnel en parachevant le cycle électoral interrompu en 2015 et en organisant des élections présidentielles et législatives honnêtes, inclusives, transparentes et crédibles [...] »

Abordant finalement le dossier sensible du cholera, le chef de l'Etat haïtien a déclaré: « [...] Mon pays a besoin de la compréhension internationale pour affronter les défis de l'insalubrité, qui l'exposent continuellement aux épidémies, aux endémies, aux maladies venues de toutes parts. Durant les récentes années, mon peuple a énormément souffert d'une infestation galopante et combien délétère par la malaria, le choléra, le zika, le chikungunya, la dengue et j'en passe. Pour vaincre ces fléaux, les déclarations de bonnes intentions, pour réconfortantes qu'elles soient, ne produisent aucun effet. Nous avons besoin d'un appui concret et efficace en matière d'assainissement du milieu, en système d'eau potable, de traitement des ordures, etc...

La recrudescence des cas de choléra ces derniers mois est l'un des défis qui posent aujourd'hui avec le plus d'acuité en Haïti. Elle illustre la « détérioration sensible » de la situation humanitaire, comme l'a souligné le Secrétaire général dans un récent rapport au Conseil de sécurité. A cet égard, le Gouvernement de la République d'Haïti a pris, note avec le plus haut intérêt [...] de la reconnaissance par l'ONU de sa responsabilité morale qui ouvre la voie à de vraies discussions quant à l'obligation d'éliminer définitivement le choléra en Haïti. En ce sens, nous voulons espérer que l'appel pressant du Secrétaire général en faveur de la mise en œuvre d'un programme substantiellement renforcé de lutte contre le cholera. ( Haïti Libre) et d'aide aux victimes et à leurs proches sera entendu et répondra pleinement aux attentes du peuple haïtien ».