Les présidents du sénat et de la chambre se gardent de se prononcer sur la formation de la commission de vérification des élections 2015: il s'agit d'une prérogative de l'Exécutif, selon le président de la chambre basse
Port-au-Prince, le 5 avril 2016 – (AHP) – Les présidents du sénat et de la chambre des députés, Ronald Larêche et Cholzer Chancy, ont réaffirmé (mardi 5 avril) leur volonté de rester accrochés à l'accord du 5 février.
Le sénateur Larêche qui s'est gardé de se prononcer sur l'opportunité de la mise sur pied de la commission de vérification, a estimé que cela ne fait pas partie des prérogatives des parlementaires.
Il annonce, par ailleurs, que le bureau va informer le conseil électoral de la démission de son collègue de l'Artibonite, François Annick Joseph, nommé ministre de l'intérieur, afin que l'institution puisse pourvoir à son remplacement.
De son côté, le député Cholzer Chancy, soutient que c'est à l'exécutif qu'il appartient de créer les conditions favorables à l'organisation des élections. C'est à lui de savoir s''il est nécessaire de mettre sur pied la commission de vérification des scrutins de 2015.
Il rappelle que le parlement a déjà fait ce qu'il avait à faire dans le cadre de l'application de l'accord du 6 février. C'est aujourd'hui au conseil électoral de poursuivre le processus et au gouvernement d'en créer les conditions, a-t-il dit.
Le député Sinal Bertrand est lui catégorique. Aucune élection ne peut avoir lieu en dehors de la formation préalable de la commission de vérification, a-t-il indiqué.
Nous autres parlementaires, nous restons accrochés à l'accord du 5 février mais nous devons être à l'écoute de la population et des partis politiques qui, affirme-t-il, exigent la formation de la commission de vérification.
Pour l'élu de Port-Salut, il est important que la population sache ce qui s'est réellement passé lors des scrutins de 2015.
La crise politique que connait actuellement le pays, dirigé par un gouvernement provisoire, est née des élections contestées de 2015. L'un des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle, Jude Célestin, avait refusé de participer au scrutin avec le candidat du pouvoir Jovenel Moïse.
Quant aux autres candidats de l'opposition à Marterlly, ils estiment qu'il est impossible de connaitre les résultats du second tour des élections présidentielles, et donc les deux qualifiés pour le second tour, sans une vérification des résultats de ces scrutins.
Le président provisoire Jocelerme Privert avait souligné que la plupart des responsables politiques et de la société civile reçus lors des consultations ayant abouti à la formation du gouvernement et la mise sur pied du CEP, s'accordent sur la nécessité d'évaluer les scrutins de 2015.