P-au-P, 24 août 2018 [AlterPresse] --- Le Mouvement organisé des citoyens pour l’intégration et le développement (Mocide) demande à l’État de prendre toutes les dispositions pour combattre le trafic d’êtres humains en Haïti, à l’occasion de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, célébrée le jeudi 23 août.


Les efforts consentis par les esclaves pour rompre avec les pratiques racistes de l’Occident ont été soulignés, lors d’une conférence-débat à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Le travail forcé, le trafic d’organes, le proxénétisme atteignent les communautés les plus vulnérables sur notre territoire », dénonce le président du Mocide, le professeur Victor Benoît, lors de l’activité, organisée autour du thème : « Haïti, de la traite négrière à l’esclavage moderne : quelle mémoire et quels efforts aujourd’hui ».
Des efforts doivent être consentis au plus haut sommet de l’État haïtien pour combattre ces nouvelles formes d’esclavage qui sont en train de se développer, encourage-t-il.
La traite négrière fut l’un des plus grands crimes qu’a connu l’humanité, rappelle-t-il.
Le trafic d’êtres humains qui constitue une violation flagrante et grave des droits humains, augmente de jour en jour en Haïti, renchérit, pour sa part, le président du Comité national de lutte contre la traite des personnes (Cnltp), Dr Ely Thelot.
Il se dit consterné de voir régner ce type de pratique inhumaine dans la première république noire libre.
La traite des personnes, qui apparaît, pour ainsi dire, comme une forme moderne de la traite négrière, déshumanise l’être humain en le transformant en une marchandise, critique-t-il.
Cette pratique qui continue de faire de nombreuses victimes en Haïti notamment en milieu rural est très récurrente sur la frontière haitiano-dominicaine, fait savoir le Mocide, souhaitant la réalisation d’enquêtes pour connaitre l’ampleur des atrocités et horreurs.
Dans les orphelinats, des milliers d’enfants sont exposés à toutes les formes d’exploitations et d’abus, alerte-t-il.
La situation est très alarmante en raison non seulement de la faiblesse des institutions républicaines, mais aussi du manque de volonté et de la complicité de certaines autorités politiques, estime, de son côté, le protecteur du citoyen et de la citoyenne, Renan Hédouville.
Le combat à mener pour le respect de la dignité et l’intégrité de la personne humaine représente un défi à relever, avance la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la Culture (Unesco) en Haïti, Daniela Bruni.
La journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition a pour objectif d’inscrire la tragédie de la Traite dans la mémoire de tous les peuples.
Elle entend encourager une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes. [fb emb gp apr 24/08/2018 10 :50]