Port-au-Prince, 10 mai 2018- (AHP)- Le Ministère de la Justice et de la sécurité publique (MJSP) a fait savoir mercredi (9 mai) qu’il a instruit les commissaires du gouvernement près les tribunaux de première instance du pays, de rechercher les auteurs et les complices de faits délictueux.


Le MJSP taxe, du coup, de complices de bandits, des journalistes et des médias qu’il accuse de tendre le micro à des bandits notoires.
« Qui pis est, ces bandits qui avouent leurs forfaits, tout en terrorisant la population, prennent un malin plaisir à proférer des menaces par voie de presse aux forces de l’ordre », indique le ministère qui croit que « ce faisant ces professionnels de la presse se font consciemment ou inconsciemment complices des bandits qui sèment le deuil au sein des familles haïtiennes.
Après avoir informé avoir demandé aux chefs de parquet de sévir contre les bandits et leurs complices, à savoir les médias et les journalistes, le MJSP sollicite la collaboration de tous les journalistes, en évitant, dit-il, de tendre leurs micros à ces individus qui ne cessent de menacer la stabilité même de l’Etat.
Cette sortie du ministère de la Justice a provoqué une salve de réactions, dans un contexte lourd, marqué par la disparition depuis près de deux mois, du photo-journaliste Vladjimir Legagneur.
Le président de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH), Frantz Duval dit espérer qu’il ne s’agit que d’un excès de langage de la part du ministre de la Justice.
Il affirme que l’ANMH n’a appris la position du ministre que par voie de presse et qu’il attend de recevoir officiellement la lettre du ministre pour que son association ait une position officielle.
L’association des médias indépendants d’Haïti (AMIH) promet aussi une réaction officielle. Toutefois, son président, Georges Venel Remarais, fait savoir aussi que l’AMIH ne saurait en aucun cas appuyer un media ou un journaliste qui se ferait clairement complice de bandits notoires et clairement identifiés comme tels.
Il estime cependant que le nouveau ministre de la justice va trop vite en besogne, en faisant de tels amalgames dans sa lettre : Il demande la collaboration des médias et des journalistes, pendant qu’il instruit les commissaires de les poursuivre, sans exposer ses preuves.