Le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) a fait état de sa préoccupation face aux déportations de 112 migrants haïtiens dont 91 hommes et 21 femmes de Bahamas vers Haïti, le 10 octobre 2019. Il lance un appel au gouvernement de cet archipel de s’abstenir de toute expulsion des personnes dépourvues de documents sans une évaluation individuelle et les garanties de procédures régulières auxquelles elles ont droit.


Dans une note publiée le 16 octobre 2019, le HCDH a rappelé les autorités bahamiennes de leur décision initiale de mettre fin aux activités de contrôle migratoires dans les îles touchées par l’ouragan Dorian. Six semaines après le passage de la tempête ayant sévèrement touché le nord de Bahamas, notamment Abaco et Grand Bahamas, les expulsions ont été reprises. Une décision qui affecte même les ressortissants qui travaillent légalement sur l’Archipel.
Selon cette note, la décision de reprendre les déportations a provoqué une panique totale parmi les compatriotes victimes de Dorian. Des personnes quittent leurs abris temporaires, craignant d’être arrêtées par les autorités bahamiennes.
Ces dispositions arrivent à la suite du passage de l’ouragan Dorian, classé en catégorie 5, qui a notamment ravagé l’ile d’Abaco à 85%. Cette île concentre la deuxième plus grande communauté haïtienne des Bahamas. Elle compte plus de 3000 Haïtiens répartis dans 6 bidonvilles : Sand Banks, Farm Road, L et H à Treasure Cay, The Mudd, Pigeon Peas et Elbow Cay.
Depuis le 6 septembre 2019, la liste des personnes qui n’ont à ce jour donné aucun signe de vie, s’évaluait à 5500 personnes. Cette liste a été mise en ligne pour aider les familles qui n’ont pas retrouvé leurs proches. D’après le Front communautaire et le United Haitian, 309 ressortissants haïtiens sont portés disparus.
Par ailleurs, le Ministre haïtien des Affaires Étrangères, Bocchit Edmond, avait envoyé une note diplomatique le 2 octobre à son homologue bahamien Darren Henfield, lui demandant une sorte de moratoire sur le processus de rapatriement tout en attirant son attention sur le fait que des centaines de nos compatriotes ont perdu leurs documents et sont susceptibles d’être expulsés illégalement.
Préoccupé de la situation politique qui prévaut actuellement dans le pays, le GARR appelle les autorités compétentes à trouver un terrain d’entente afin de protéger nos compatriotes contre le risque de déportation abusive.

Josué Michel
Assistant à la communication et Plaidoyer
GARR
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