Port-au-Prince, le 31 janvier 2013 – (AHP) - Le dossier de Me Néhémie Joseph continue de diviser la classe juridique.

Alors que la fédération des barreaux, ayant constaté que Me Néhémie Joseph avait perdu son statut de bâtonnier des Gonaïves, a demandé son retrait du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), une résolution signée mercredi par 5 membres du dit conseil accorde à Me Joseph la possibilité de rester à son poste jusqu’à la fin de son mandat en 2015.

Condamnant cette résolution, le président de la FBH appelle les conseillers concernés à taire leurs émotions, soulignant que le CSPJ n’a pas qualité pour remettre en question une décision de la fédération des barreaux.

‘S’ils sont en mesure de prouver le contraire je mettrai fin au débat’, a dit Me Carlos Hercule qui promet pour bientôt la désignation du remplaçant de Me Néhémie Joseph au CSPJ.

Le ministre de la justice, Me Jean Renel Sanon, confirme avoir demandé à la fédération des barreaux de pouvoir au remplacement de Me Joseph qui n’assure plus la fonction de bâtonnier aux Gonaïves.

Le garde des sceaux de la république affirme avoir agi à la demande du président du CSPJ, Me Anel Joseph Alexis, qui n’a pas signé la résolution adoptée mercredi.

Le ministre opine que la présence illégale de Me Néhémie Joseph au CSPJ affecterait de manière dangereuse la crédibilité du conseil.
Le directeur exécutif de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH), Anthonal Mortimé, demande à la FBH de respecter la résolution du CSPJ.

Cela devrait permettre d'éviter une nouvelle crise dans le pays, notamment au niveau de l’appareil judiciaire, affirme Anthonal Mortimé.

Il fait savoir que la décision du CSPJ de maintenir Me Joseph à son poste, même s'il n'est plus bâtonnier, est correcte car les conseillers au CSPJ ont un mandat de 3 ans.

Toutefois, beaucoup estiment que Néhémie Joseph pourrait se retrouver dans la même situation que les 3 premiers représentants contestés du CSPJ au CEP.

Et le maintien de Néhémie Joseph pourrait les conforter dans leur refus de quitter leur poste, de ne faire ‘yon pa kita yon pa nago.’