19 décembre 2012 - (AHP) -Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Lucmane Délille, a auditionné mercredi (19 décembre) le militant politique René Civil pour des déclarations jugées tendancieuses qu'il a faites suite à l'arrestation d'une vingtaine de citoyens après leur participation à la manifestation du 16 décembre dernier.
L'activiste membre de la base de Fanmi Lavalas avait demandé la libération des personnes appréhendées et avait donné un délai de 24 heures à la justice pour les libérer sous peine de voir Lavalas réagir, a-t-il dit. Une déclaration que le chef du Parquet Lucmane Délille a assimilée à une incitation à la violence,
Me Délille a dit reconnaitre le droit à tout individu de manifester mais il a averti que la justice sévira avec la plus grande rigueur contre tout individu coupable d’actes répréhensibles dont des casses et des vols en marge des manifestations.
Nous avons fait comprendre cela à M. Civil et nous lui avons demandé de rester à la disposition de la justice. Il pourrait être à nouveau interrogé si d'aventure des actes de violences devaient se produire dans la capitale après ses déclarations, a dit le commissaire du gouvernement.
Pour sa part, M. Civil affirme qu'il n`entendait faire aucune incitation à la violence mais qu'il voulait seulement défendre les militants arrêtés en marge de la manifestation et qu’il présente comme d'honnêtes gens.
‘J’ai fait une déclaration politique et je maintiens ma volonté de défendre les militants arrêtés en marge de la manifestation de dimanche dernier’, a dit l’activiste qui se démarque à l'avance de tout acte de violence qui pourrait être enregistrés dans le pays.
L'organisation politique Fanmi Lavalas avait marqué l'anniversaire des premières élections libres et démocratiques du 16 décembre 1990 par une journée de réflexion qui a rassemblé des milliers de dirigeants, cadres et militants à Mirebalais (centre).
Dans une note de presse lue par la coordonnatrice du comité exécutif, Dr Maryse Narcisse, l’organisation politique a rappelé que la date du 16 décembre, historique pour les Haïtiens, a été célébrée dans un esprit pacifique et s'est du coup démarquée de toute déclaration tendancieuse qui pourrait être faite par des gens utilisant le drapeau de Fanmi Lavalas.
L'organisation s'est déclarée cependant solidaire de tous citoyens arrêtés arbitrairement dans l'exercice de leurs droits civiques.