Ronald Sanders, le diplomate d'Antigua qui a dirigé une mission spéciale pour l'Organisation des États Américains en Haïti après le renvoi du second tour de la présidentielle en décembre dernier - ce qui a déclenché une crise constitutionnelle, dit dans une interview au Miami Herald que: vérifier les élections contestées est essentielle pour éviter une plus longue crise politique.
"C'est un mal nécessaire pour avoir la paix à long terme", déclare Ronald Sanders au Miami Herald. "Le processus de vérification doit avoir lieu. Il y a énormément de soupçons de fraude dans le processus électoral, et il ne serait conseillé à aucun gouvernement élu de s'installer au pouvoir sans un processus de vérification, car il y aurait toujours ces soupçons. "
Mais la vérification, poursuit Sanders, doit être menée sans trainer pour que Haïti puisse rapidement retourner à la stabilité politique par le transfert du pouvoir du gouvernement intérimaire actuel à un pouvoir élu.
Le soutien de Sanders pour une enquête haïtienne sur le premier tour de la présidentielle du 25 octobre, contraste avec la position de nombreux autres diplomates étrangers engagés dans la crise.
L'Union européenne, les États-Unis et d'autres membres de la communauté internationale ont publiquement rejeté les appels à la vérification, intensifiant la pression sur le président provisoire Jocelerme Privert pour reprendre rapidement le processus électoral interrompu.
Par ailleurs, rappelle le Miami Herald, le jeudi 7 avril écoulé, 60 dirigeants et organisations Haïtiens-américains ont écrit au Secrétaire d'Etat américain John Kerry, demandant à l'administration Obama de mettre fin à son opposition à la vérification.
Néanmoins, Ronald Sanders, le président du Conseil permanent de l'Organisation des États américains jusqu'à la semaine dernière, dit qu'il ne parle pas au nom de l'organisation continentale (OEA), qui a évité de faire des déclarations publiques sur la question. La mission d'observation électorale de l'OEA a déclaré que, malgré les irrégularités relevées, "les informations recueillies par EOM / OEA sur le terrain n'ont pas montré des incohérences avec les résultats finaux présentés par le CEP selon lesquels deux candidats vont au second tour", dont le candidat du parti de Martelly (PHTK), Jocelerme Privert, en tête.