Port-au-Prince, le 20 juillet 2016 – (AHP)- La décision du président Jocelerme Privert de convoquer le peuple en ses comices le 9 octobre prochain, était encore au cœur des débats ce mercredi au parlement.

Le premier secrétaire du bureau de la chambre basse, le député Abel Descolines affirme que son assemblée en a pris acte et aura à se prononcer officiellement à sa plus prochaine séance.

Toutefois, il soutient que la convocation par le chef de l'Etat du peuple aux élections, est de nature à entraver le processus de dialogue actuellement en cours au parlement.

Un dialogue qui peine toutefois à aboutir sur une décision pour la prorogation ou non du chef de l'Etat, députés et sénateurs ayant échoué à 4 fois à tenir une séance en assemblée nationale.

Le député de Mirebalais dit toutefois souhaiter que le parlement puisse se prononcer afin de ne plus être taxé d'élément de blocage et de lever l'incertitude actuelle.

Pour le sénateur anti-gouvernemental Onondieu Louis, la décision de M. Privert est une vaste plaisanterie car, estime-t-il, il n'a aucune qualité, ni légitimité pour inviter le peuple aux urnes.

S'il reconnait l'opportunité que la population soit convoquée en ses comices, l'élu du Nord-ouest soutient que cette prérogative devrait revenir au conseil des ministres sous la direction du premier ministre Enex Jean-Charles.

Ce n'est pas l'avis des parlementaires proches du président Jocelerme Privert. Le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé fait remarquer, qu'hormis les partisans de l'ancienne administration, toutes les couches de la population s'accordent à dire que le président Privert a pris une bonne décision.

Il dénonce une forme d'hypocrisie des Tèt Kale qui tout en continuant d'affirmer que le président Privert n'a aucune légitimité pour convoquer les élections, se sont fait inscrire comme candidats aux sénatoriales et à la présidentielle du 9 octobre.

Son collègue Dieupie Chérubin est lui aussi d'avis que le président Privert est dans son droit de convoquer le peuple en ses comices. Il a l'autorité nécessaire pour le faire, a-t-il dit, plaidant en faveur d'un fonctionnement harmonieux entre les pouvoirs Exécutif et Législatif.

Le sénateur Steven Benoit soutient lui aussi la décision du président Privert de convoquer le peuple dans ses comices, rappelant qu'il est de fait aux commandes au palais national et prend des engagements en tant que chef de l'Etat.

M. Privert reste et demeure le chef de l'Exécutif jusqu'à ce que le parlement en décide autrement, a dit le parlementaire qui assimile à de la démagogie, la position de ses collègues qui tentent de faire croire qu'ils ne reconnaissent