P-au-P, 22 nov. 2019 [AlterPresse] --- Le président Jovenel Moïse dénonce « un banditisme institutionnalisé » en Haïti, lors d’une interview exclusive accordée à la voix de l’Amérique.


« Nous sommes passés de manifestations populaires à une sorte de banditisme », qui fait la loi à la Police nationale d’Haiti (Pnh), déplore Jovenel Moïse.
Une vingtaine d’arrestations ont été déjà effectuées dans le cadre du dossier du massacre de La Saline, rappelle Jovenel Moïse, qui s’attendait, dit-il, à ce que la justice écrive au ministère concerné, l’invitant à mettre à disposition deux fonctionnaires indexés dans la tuerie de La Saline, pour les suites judiciaires.
La justice peut maintenant auditionner ces deux fonctionnaires, qui sont retournés à la vie civile, déclare Jovenel Moïse.
Joseph Pierre Richard Duplan était délégué départemental de l’Ouest, quand, en novembre 2018, le massacre a été perpétré à La Saline, et Fednel Monchéry, à l’époque directeur général au Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict). Tous les deux ont été pointés du doigt dans le massacre de La Saline, selon des enquêtes policières ainsi que d’organismes de droits humains.
Duplan, un ancien maire de Port-au-Prince, a été évincé, en 2019, alors que Monchéry a démissionné de sa fonction, au cours de l’année 2019.
Le bilan de la tuerie, commise les 1er et 13 novembre 2018, au quartier de La Saline (non loin du bord de mer de la capitale, Port-au-Prince), s’élève à au moins 71 morts, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), paru le 20 décembre 2018.
Ces deux fonctionnaire auraient participé à la planification des atrocités, aux côtés d’ex-policiers nationaux Grégory Antoine, surnommé Ti Grèg, et Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », qui étaient responsables, respectivement, des gangs de « Base Pilate » et de Delmas 6.