Les avocats du jeune Johnny Jean qui l'avaient accompagné récemment en Uruguay pour témoigner devant un tribunal se sont déclarés satisfaits dans la forme mais pas dans le fond lors de l'audition le 10 mai dernier à Montevideo.

Johny Jean qui accuse 4 casques bleux uruguayens de l'avoir violé s'était rendu en Uruguay pour témoigner devant un tribunal. Il était représenté par un avocat uruguayen choisi lors de l'audition. Les avocats haïtiens n'étaient pas autorisés à plaider devant une juridiction uruguayenne.

Tout en saluant la volonté du gouvernement uruguayen de faire aboutir l'enquête, Me Gervais Charles a formulé ses réserves sur la procédure, qui selon lui, est biaisée dans le fond. Il a déploré cette pratique arguant que ce n'est pas la manière la plus indiquée pour régler le dossier.

L'avocat haïtien a qualifié de tendancieuse une question posée à Johnny Jean à savoir s'il voulait réclamer du gouvernement uruguayen des millions de dollars de dédommagement.
D'autre part, il a relevé des faiblesses au niveau de la traduction assurée par un interprète uruguayen ayant vécu quelques mois en Haïti, mais ne maîtrisant pas le créole.

Le RNDDH et les avocats de la victime ont appelé le gouvernement haïtien à s'impliquer davantage dans ce dossier en fournissant à Johnny Jean l'encadrement nécessaire à sa quête de justice et de mettre un psychologue à disposition de la famille.

« Le gouvernement haïtien n'est pas un intermédiaire. Il est partie prenante. Il y va de sa réputation de prendre fait et cause pour son ressortissant et sa population », déclaré Me Charles.