Appel à privilégier les régions nouvellement dévastées


Cayes (Haïti), 24 avril 2017 [AlterPresse] --- Une nouvelle situation d'urgence environnementale prévaut dans le département du Sud d'Haïti, moins de 24 heures après les intempéries qui ont provoqué des inondations dans différentes communes, selon les informations rassemblées par l'agence en ligne AlterPresse.
2 morts, d'importants dégâts, des pertes agricoles et dans le bétail : tel est un bilan provisoire de la situation dans la presqu'île du Sud, après plusieurs jours de pluies diluviennes.
Ces inondations ont causé des dégâts, tant sur le plan humain, agricole, environnemental, de l'habitat et des infrastructures, indique à AlterPresse le Coordonnateur technique de la protection civile du Sud, Sylvéra Guillaume, faisant état d'une situation compliquée par rapport aux dégâts précédemment enregistrés, lors du passage du cyclone Matthew, les lundi 3 et mlardi 4 octobre 2016.
Des ponts sont endommagés, par la furie des eaux, perturbant ainsi la circulation entre les différentes communes, comme c'est le cas de 5 ravines qui ont rendu impraticable le tronçon de route vers Arniquet.
Environ 106 familles sont hébergées dans des écoles nationales, respectivement à Maniche et à Port-Salut.
« Les agriculteurs commençaient à se reprendre en main, après les énormes pertes dues au passage du cyclone Matthew. Aujourd'hui, les produits, sur le point d'être récoltés, ont été emportés par les eaux. Il y a à nouveau un risque d'une crise alimentaire dans les prochains jours dans le département du Sud, parce que les jardins ont été dévastés et les routes endommagées ».
« La population d'Arniquet est aux abois. Il y a 4 kilomètres de routes, qui sont complètement endomagés, par le passage des eaux ... », décrit le maire principal d'Arniquet, Yves Marie Maurice Château, joint par AlterPresse.
La rivière l'Acul est toujours en crue. Personne ne peut s'en approcher. D'où une réalité de désastre...
A Cavaillon, il y a d'énormes pertes dans les plantations agricoles, signale le maire principal de Cavaillon, Ernst Ais, qui sollicite l'appui du pouvoir central pour répondre aux besoins de la population locale.
« Chaque fois qu'il pleut, la population vit dans la peur à Cavaillon, parce que les canaux ne sont pas curés ».
« Pas encore d'estimation globale des pertes enregistrées à Saint-Jean du Sud. Mais la route principale a été coupée, les jardins emportés par les eaux. La population, livrée à elle-même, attend l'assistance de l'Etat central, parce que le conseil municipal est dépourvu de moyens adéquats. Il faut une intervention rapide institutionnelle au pont de Carrefour Joute, avant les prochaines pluies », déclare à AlterPresse la mairesse assesseure de la commune de Saint Jean du Sud, Marie Christa Clotaire.
Les communes principalement touchées, dans les dernières intempéries du 23 avril 2017, dans la presqu*île du Sud, sont les Cayes, Port-Salut, Tiburon, Roche-à-Bateau, Cavaillon, les Anglais, Maniche, Chardonnières, Arniquet, Torbeck, Saint-Jean du Sud, Camp-Perrin, Chantal et Saint-Louis du Sud, où des pertes agricoles, y compris sur le bétail, sont également enregistrées.
Les autorités locales ont procédé à des évacuations.
Une délégation gouvernementale, composée du premier ministre Jack Guy Lafontant, du titulaire du Ministère de l'intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Max Rudolph Saint-Albin, de celui des affaires sociales et du travail (Mast), Roosvelt Bellevue, de députés, de représentants de conseils municipaux, est arrivée lundi, en vue d'évaluer l'ampleur des dégâts et envisager les réponses à apporter.
Beaucoup de voix commencent à s'élever pour demander de ne pas dépenser plusieurs dizaines de millions de gourdes, une somme envisagée pour assurer la sécurité du président Jovenel Moïse, dans une caravane dite pour le changement, annoncée du lundi 1er au jeudi 18 mai 2017, à travers Haïti, en commençant par le département de l'Artibonite. Mais, plutôt, de préparer des actions d'urgence dans le Grand Sud d'Haïti, qui fait face à une situation environnementale d'urgence depuis le passage du cyclone Matthew, les lundi 3 et mardi 4 octobre 2016.