P-au-P, 20 sept. 2018 [AlterPresse] --- 535 personnes tuées, dont 415 par balles : tel est le bilan des actes d’insécurité enregistrés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, de janvier à septembre 2018.
C’est ce qu’indique un rapport de la Commission épiscopale Justice et Paix (Jilap) de l’église catholique romaine.
77% de ces personnes ont été tuées par balles, précise Jilap qui invite la population à porter plainte contre l’État.
Plus de 60% des personnes tuées par balles sont enregistrées dans la commune de Port-au-Prince, particulièrement à Portail Léogâne, Bicentenaire et Martissant.
’’Les quartiers occupés par les groupes armés dont Village de Dieu, Cité de l’Éternel, Cité Plus constituent des petits États dans l’État’’, déplore le responsable d’observation à Jilap, Rovelson Apollon, dans une interview accordée à AlterRadio.
Les groupes armés qui s’entre-tuent dans l’entrée Sud de Port-au-Prince continuent de défier la Police nationale d’Haïti (Pnh), malgré les différentes opérations policières menées dans la zone.
L’opération "Boukle lari" est la plus récente, lancée par la Pnh, en vue de rétablir la paix dans les quartiers du Bicentenaire (centre-ville de la capitale) et ses environs.
"C’est le devoir de l’État de protéger les citoyens et leur garantir la liberté de circuler", rappelle Jilap.
Elle appelle les autorités haïtiennes à combattre l’impunité, renforcer la capacité de la Pnh, rendre beaucoup plus rigide la surveillance des frontières terrestres et maritimes d’Haïti avec les autres pays notamment la République Dominicaine, afin de contrôler le trafic d’armes à feu.
La Commission épiscopale Justice et Paix a recensé 84 cas de décès dans des accidents de la route, 14 à l’arme blanche, 5 lors des intempéries, 3 cas de suicide ainsi que 14 autres dont leurs causes n’ont pas été identifiées.