Le nombre de crimes commis dans les grandes villes d'Haïti a considérablement augmenté au cours des six derniers mois, contribuant à miner la confiance de la population envers les forces de l'ordre, selon une étude, rapporte l'agence de nouvelles Associated Press.

Le rapport portant sur la criminalité en milieu urbain fait écho aux inquiétudes de nombreux Haïtiens, alors que la nation entre dans une période d'instabilité politique qui pourrait saper les efforts de reconstruction lancés après le terrible tremblement de terre de janvier 2010.

Le taux d'homicides semble avoir fait un bond important dans les quartiers densément peuplés des villes haïtiennes entre août 2011 et février 2012, d'après l'étude réalisée par les chercheurs Athena Kolbe et Robert Muggah, avec le soutien du Centre de recherches pour le développement international, une société d'État canadienne, et l'Institut Igarape, un organisme à but non lucratif brésilien.

La capitale haïtienne a ainsi atteint en février les 60,9 meurtres pour 100 000 habitants, le taux le plus élevé depuis 2006. En comparaison, le nombre d'homicides à New York était de moins de 7 par 100 000 résidents en 2011, alors que celui de la ville d'Oakland, en Californie, était de 23 pour 100 000 habitants.

Haïti se trouve actuellement à une époque charnière de son histoire, alors que les tentatives pour reconstruire le pays après le puissant séisme avancent lentement et que des centaines de milliers de personnes vivent encore dans des camps.