P-au-P, 30 juil. 2018 [AlterPresse] --- Le panier alimentaire en Haïti a connu une augmentation d’environ 3% au cours du deuxième trimestre de l’année 2018, selon le dernier rapport de la coordination nationale de la sécurité alimentaire, CNSA.
Le panier alimentaire est constitué de 6 produits de base (riz, farine de blé, maïs, haricots, sucre et huile végétale). Ce qui représente une valeur nutritive de 1870 kilocalories consommées par personne tous les jours.
De 1266 gourdes en mars, à 1293 gourdes en juillet, en passant par 1305 gourdes et 1300 goures respectivement en avril et en mai, le panier alimentaire connait une augmentation variant en +12, +6 et +4% durant ces trois mois.
Hinche et Port-de-Paix connaissent une hausse plus élevée pour ce deuxième trimestre, soit respectivement +22% et 16%. Pour la ville de Port-de-Paix, cette hausse pourrait être liée au mauvais état des infrastructures routières ou par l’augmentation des frais de douanes sur les produits importés de la République Dominicaine.
A Ouanaminthe, le prix du panier est plus élevé sur les marchés pour le deuxième trimestre de l’année 2018. Il faut 1444 gourdes pour se procurer ces produits de base. Ce qui est lié à l’augmentation des frais de douane des produits en provenance de la République Dominicaine.
Le riz, étant l’un des produits du panier les plus consommés en Haïti, le riz local a connu lui aussi une augmentation de 36%, alors que le riz américain est passé à environ 547 dollars la tonne contre 534 le premier trimestre, soit une augmentation de 30% en rythme annuel et de 3% en rythme trimestriel.
D’après les prévisions, le phénomène El niño (générateur de sécheresse) pourrait à plus de 50% se renforcer pendant l’été, 65% pendant l’automne et 70% pendant l’hiver. Cette sécheresse aura un impact négatif sur le développement des cultures et du coup diminuer les récoltes et renforcer la fragilité de la sécurité alimentaire, d’après le CNSA.
Le diagnostic et les prévisions du CNSA reflètent de près les observations concernant la situation socio-économique du pays. Les indicateurs continuent de montrer qu’il y a urgence, depuis plus de trois ans, alors que l’incertitude continue de hanter l’avenir du pays, dont les autorités peinent à mobiliser les moyens pour réduire les inégalités ou, tout au moins, satisfaire les besoins élémentaires.