9 oct. 2012 [AlterPresse] --- La commission binationale frontière solidaire, qui regroupe plus d’une vingtaine d’organisations dominicaines et haïtiennes, a commémoré le mardi 9 octobre 2012 le 75 ème anniversaire du massacre de 1937 en R. Dominicaine.
A cette occasion, la commission a appelé les deux pays se partageant l’ile d’Haïti à mettre tout en œuvre pour éviter qu’un tel crime ne se reproduise.
Le massacre de 1937, commis par le régime du président dominicain Rafael Trujilio, concerne plus de 15 mille Haïtiens, descendants d’Haïtiens et de Dominicains noirs.
Le massacre a eu lieu pendant toute une semaine, du 2 au 8 octobre 1937, dans plusieurs villes dominicaines, dont La Cumbre, La Vega, Puerto Plata et Samana. Les assassinats se sont produits également dans la province de Restoracion et le nord-ouest de la République dominicaine.
Dajabon, ville frontalière, a aussi connu les heures terribles de cette tuerie, notamment près de la rivière qui coule dans la zone, d’où son nom depuis, la Rivière Massacre.
Le massacre de 1937 a été favorisé par l’idéologie raciste et des idées anti-haïtiennes qui dominaient dans la société dominicaine, avec une tendance au rejet des noirs par les classes dominantes et l’élite dominicaines, a-t-on rappelé lors de la commémoration.
Des Haïtiens ont cependant survécu au massacre, portant le surnom de « kout kouto a » (en français : le coup de couteau). Les militaires dominicains avaient en effet ordre de n’utiliser que des armes blanches.
La commémoration de ce 9 octobre 2012 s’inscrit toutefois sous le signe de la fraternité, a insisté la commission binationale Frontière solidaire. Il ne s’agit pas de ressasser le passé, mais de faire un front commun pour un développement durable en se rappelant cette page douloureuse de l’histoire des deux peuples.