RFI - Haïti a connu une nouvelle journée de tension, vendredi 27 septembre. A l’appel de l’opposition, des manifestations contre le président Jovenel Moïse ont eu lieu à Port-au-Prince et dans les principales villes de province. En marge de ces mouvements, il y a eu beaucoup de dégâts matériels et quelques pillages. Cela fait deux semaines que le mouvement de contestation de l’opposition s’est amplifié et par peur des violences, la population reste majoritairement cloîtrée à domicile.
Avec notre correspondante en Haïti, Amélie Baron
Récupérer les tôles des toits, les planchers, même des pièces des véhicules encore en flammes : à Cité-Soleil, la base de l’unité de police de maintien de l’ordre UDMO a été entièrement pillée tôt vendredi matin par des riverains excédés par les forces de l’ordre comme en témoigne Steven Edgard: « La population qui allait pour prendre la rue ce matin est venue bloquer cette base UDMO pour leur dire : ne sortez pas, le peuple n’a rien contre vous mais il ne veut plus de vos lacrymogènes. Ce sont eux qui nous tirent dessus, qui nous envoient du gaz et tous les abus possibles. »
Les négociations ? « On n'en veut pas »
Au sein du cortège de plusieurs milliers de personnes, Axel Richard Timogène repousse en bloc l’idée de dialogue proposé par Jovenel Moïse : « Les négociations dont parle le président, on n’en veut pas. Il l’a déjà tenté et avait détruit la démarche. Et voilà qu’il revient avec sa proposition de dialogue. Oui, le dialogue est bon pour le pays, oui, on en a besoin mais on ne peut pas le faire avec Jovenel car on ne peut rien espérer avec lui. On va débloquer le pays en débarrassant le pays de Jovenel Moïse qui n’est utile à rien. »
Magasins pillés
Comme à chaque manifestation, les affrontements avec les policiers ont été violents. Dans la capitale, après la dispersion du gros du cortège, plusieurs magasins ont été pillés et une maison incendiée.