HPN - L’économiste Enomy Germain qui intervenait, ce lundi 30 septembre, sur les ondes de radio Caraïbes autour de la situation économique délétère du pays, a qualifié cette situation de catastrophique, constate Haiti Press Network.
Selon Enomy Germain qui analysait la situation pour notamment l'exercice fiscal 2018-2019 qui prend fin ce 30 septembre à minuit, c’est la première fois que l’économie haïtienne se trouve dans une impasse presque sans issue. Une situation qui se dégrade considérablement sous le règne du PHTK, jugent de nombreux autres observateurs.
D’après Enomy Germain, c’est pour la première fois que la monnaie locale (gourde) est aussi dévaluée. Il faut, rappelons-le, actuellement avoir plus de 94 gourdes pour 1 dollar américain. Ce, en dépit de la démarche, rappelle-t-il, de la Banque de la République d’Haïti (BRH) qui a injecté plusieurs millions de dollars sur le marché des changes, permettant ainsi une certaine stabilité dans la question, mais ajoute-t-il, qui reste encore fragile.
L’économiste a indiqué en outre que le taux d’inflation actuel est aussi historique dans le pays. Car, dit-il, c’est la première fois que ce taux passe à plus de 19 %.
Pour Enomy Germain qui a laissé comprendre d’autres points négatifs de l’économie locale actuelle, l’instabilité politique, les coups-bas de certains politiciens véreux sont à la base de cette situation économique désastreuse qui accentue la misère dans le pays.
L'expert en économie cite par exemple, les budgets nationaux non votés au Parlement qui obligent l’Exécutif à reconduire à chaque fois un budget antérieurement voté, les tractations politiques, les machinations, l’insécurité sont d’après lui, entre autres facteurs qui favorisent cette catastrophe économique.
Aujourd’hui, informe-t-il, on recense plus de 5 millions de personnes qui vivent dans l’insécurité alimentaire, dont plus de 2 millions dans une situation extrême.
De l’avis de l’auteur de "Pourquoi Haïti peut réussir", le pire c’est que ce problème qui décuple la vie dure dans la cité, tend à perdurer, dans la mesure où, conclut-il, personne ne peut formuler une perspective d’avenir plutôt claire et positive.
Le pire est à venir avec ces longs jours sombres et incertains, où le pays en effervescence réclame violemment la démission du chef de l’État.
Alix Laroche