Haïti Infos Pro
Le policier Lincoln Bien-Aimé (32 ans), assassiné le 2 décembre dernier, le jour de son anniversaire de naissance, à Croix-des-Bouquets par des bandits du gang des « 400 Mawozo », contestait ses frères d’armes qui ont institué une entreprise lucrative dans le véhicule blindé « Ti Magalie », selon ses proches.


Des portraits de Lincoln Bien-Aimé, des couronnes mortuaires, des oriflammes ont décoré, le vendredi 23 décembre, l’autel de l’Église Notre-Dame d’Altagrace à Delmas pour les funérailles symboliques du policier affecté au Bureau de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS). Cela dans une ambiance pesante et abattue.
Le policier Lincoln Bien-Aimé figure parmi tant d’autres victimes du train de l’insécurité à Port-au-Prince qui n’ont pas reçu de sépulture. Le cadavre de la victime semble avoir été incendié par les criminels après l’exécution, selon des sources familiales.
Au-delà de la douleur provoquée par la perte brutale du jeune policier, les circonstances entourant son assassinat choquent plus d’un. Selon Iswick Théophin, réagissant au terme de la cérémonie symbolique, Lincoln Bien-Aimé a été livré par ses frères d’armes en raison de sa position rebelle contre le commerce institué par certains policiers retranchés dans le blindé « Ti Magali ». L’avocat, dans un discours au vitriol, impute la responsabilité de l’assassinat de Lincoln Bien-Aimé par un refus d’accès au blindé.
Depuis plusieurs mois, la route nationale numéro 8, contrôlée par les gangs armés, est transformée en une manne pour les policiers qui imposent aux usagers des droits de passage. Pour pouvoir accompagner les camions de marchandises en provenance de la République Dominicaine, les entrepreneurs doivent verser entre mille à deux mille dollars américains aux policiers.
Aucune enquête sur le meurtre du policier Lincoln Bien-Aimé n’a été diligentée. Le haut-commandement de la PNH saisi du dossier demeure indifférent en dépit des critiques, dénonce Iswick Théophin.