P-au-P, 19 déc. 2014 [AlterPresse] --- A Port-au-Prince, entre octobre et début décembre 2014, durant les derniers trois mois de l'année 2014, 223 personnes sont mortes par balles, 14 dans des accidents, 5 à l'arme blanche, 10 cas de décès sont d'origine inconnue, et deux autres cas sont des suicides, selon la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et paix (Jilap).
La sécurité publique en Haïti n'a pas vraiment connu d'avancée, estime Jilap, lors de la présentation de son dernier rapport - couvrant les 2 trimestres, avril à juin et août à septembre 2014 -, présenté dans la matinée du 19 décembre.
« La situation est vraiment grave (...) et cela nous inquiète », dit Rovelsond Apollon, le coordonnateur national de l'observation au sein de Jilap.
D'avril à septembre 2014, 583 personnes ont été victimes de violence, dont 488 sont mortes par balles et 40 autres tuées dans des accidents de la route, dans le périmètre de Port-au-Prince.
La journée la plus terrible de ces deux trimestres a été le 25 septembre 2014, quand pas moins de 80 personnes ont été tuées par des malfrats dans la capitale.
La « situation politique », marquée par une violence politique, électorale et la violence criminelle, constitue l'un des facteurs à la base du climat d'insécurité.
Ces actes sont généralement posés par des individus armés, n'appartenant pas forcément à des gangs ; dans d'autres cas, par des membres de groupes armés, ou tout simplement par des inconnus.
« La police n'a pas un plan pour contrecarrer les actions des bandits », sans compter que « le service de renseignements des bandits est beaucoup plus efficace que celui de la police », signale Jilap.
Face à l'ampleur du phènomène d'insécurité, notamment durant les derniers mois de l'année 2014, Jilap lance aux responsables un nouvel appel au désarmement, à la révision de la loi régissant le fonctionnement de la Police nationale d'Haïti (Pnh) et à la transformation du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) en une instance technique plutôt que policière.
Elle recommande également l'adoption d'un code d'éthique, par les partis politiques, en vue de forcer les politiciens à éviter le recours à la violence pour résoudre les désaccords politiques.
Selon les constats de Jilap, certains politiques verseraient dans la pratique de distribution d'armes et de minutions aux bandits de certains quartiers, liés à leur cause.