RFI - Depuis quatre semaines, Haïti s'enfonce dans la crise. De nombreux Haïtiens s'insurgent contre la corruption et le marasme économique. Suite aux manifestations et blocages successifs, les services publics sont complètement paralysés et la crise continue de s’amplifier. Les détracteurs de Jovenel Moïse refusent tout dialogue et le président reste discret. Le 25 septembre, il a proposé une « trêve historique », mais son appel au dialogue n’a provoqué qu’une fin de non-recevoir.


Premières victimes de ces heurts quotidiens, les écoles, qui pour la plupart n'ont pas ouvert leurs portes depuis la rentrée de septembre. Pour les organisations humanitaires, il y a urgence. Les conditions pour acheminer l'aide alimentaire sont désastreuses.
« Il y a eu des dégradations sur des véhicules et des bureaux du Programme alimentaire mondial, nous avons dû arrêter malheureusement la distribution des repas scolaires à 300 000 étudiants dans le pays, explique Hervé Verhoosel, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM). Si les troubles continuent, il y a bien sûr un risque que l’insécurité alimentaire augmente pour ces personnes qui sont en général déjà les personnes les plus démunies. Les repas que nous distribuons à l’école sont parfois pour les élèves le seul repas complet de la journée, et cela pousse également les parents à envoyer leurs enfants à l’école. »