A moins d'une semaine des élections présidentielle, législatives et municipales, l'église catholique par le biais de la confédération des évêques d'Haïti (CEH) se dit inquiète. D'abord, à cause de l'amère expérience du 9 août ; et plus généralement, parce que traditionnellement les élections en Haïti sont toujours caractérisées par la violence.


''Nous n'avons jamais su agir comme un Etat moderne lorsqu'il s'agit d'organiser des élections'', regrette Monseigneur Patrick Aris porte-parole de la CEH. Pour Monseigneur Patrick Aris, les candidats ne font pas preuve de grande différence dans leur discours.
''Il n'y a pas vraiment de campagne électorale au plan formel et au plan matériel. On ne peut pas dire que dans le lot des 54 candidats, il y a une différence sensible entre celui-ci et celui-là'', déplore Mgr Aris.
A la question de savoir pourquoi l'Eglise catholique n'endosse pas comme le secteur protestant une candidature à la présidence, Patrick Aris a expliqué que c'est interdit par le code de droit canon de 1983.
Le prélat ajoute que, par expérience, l'Eglise catholique a constaté que la logique de ''Parti'' divise plus qu'elle ne rassemble.
''La mission de l'Eglise étant de rassembler, elle ne s'aurait s'immiscer dans les ''partis'', a souligné l'évêque.
En en ce qui concerne son représentant au sein du conseil électoral provisoire (Dr Ricardo Augustin), l'Eglise catholique n'a aucun reproche à adresser à ce dernier.
''Jusqu'à présent M. Augustin fait preuve d'honnêteté'', s'est félicité Mgr Aris, ajoutant que
l'Eglise catholique reste en contact permanent avec son représentant pour s'enquérir de ce qui se passe au CEP.
Reconnaissant que les élections du 9 août ont été largement marquées par des irrégularités, l'homme d'Eglise a admis que la responsabilité est collective et que tous les conseillers électoraux en portent la charge.